Description :
Denis Diderot•
Crédits : Louis-Michel Van Loo
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Radio France« Rira bien qui rira le dernier » dit au philosophe le Neveu de Rameau, à la fin du dialogue qui porte son nom… En fait, on rit tout le temps dans ce dialogue, ce texte prodigieux qui met enscène Monsieur MOI, philosophe de son état, et Monsieur LUI, qui est tout ensemble musicien, misanthrope, digne et vénal, généreux, grande bourgeoise, petite fille, acteur, actrice, mari cocu, coquin cochon, parasite bohème etbavard, accidentellement et à regret neveu de Jean-Philippe Rameau. On ne lit pas le Neveu de Rameau, on le rit : on rit quand Rameau raconte ses mésaventures, quand il pleure la perte d’un protecteur, quand il gémit sur les infortunes de la vertu, quand il vante le vice, l’égoïsme, et célèbre l’imposture, la main sur le coeur… On rit quand LUI et MOI, semblables et contradictoires comme des reflets, discutent et se disputent et sans jamaiss’entendre, conversent et ne convergent pas, quand ils sautent du coq à l’âme, parlent d’amour, de vertu, d’identité, d’ambition comme on parlerait du temps qu’il fait, déshabillant le monde et habillant de vie la pensée…
A la lecture : Georges Claisse