Bachelard : le corps des larmes

Description :
Retour sur L'eau et les rêves de Bachelard, étude aussi musicale que silencieuse et philosophie de la meilleure eau. Rediffusion du 08/06/2014 Gaston Bachelard en 1965• Crédits : Auteur inconnuAu temps où j’écoutais mûrir les mirabelles, je voyais le soleil caresser tous les fruits, dorer toutes les rondeurs, polir toutes les richesses. Le vert ruisseau, dans sa légère cascade, ébranlait les cloches de l’ancolie. Un son bleu s’envolait. La grappe des fleurs lançait sans fin des trilles dans le ciel bleu. L’eau et les rêves de Gaston Bachelard n’est ni un récit, ni un roman, ni un essai, ni même un long poème, mais une étude qui, aussi musicale que silencieuse, combine à merveille ces quatre éléments. Le poète y trouvera un souffle, l’amateur un réconfort, le scientifique un répit, le philosophe une source vive. Bonjour à tous, bienvenue chez Gaston Bachelard, dans l’âtre et les divavagations d’une philosophie de la meilleure eau. A la musique : Karol Beffa A la lecture : Georges Claisse A la réalisation : François Caunac > Chaque semaine, une autre thématique philosophique sur le blog de Raphaël Enthoven ! Cliquer ICI pour écouter et télécharger le meilleur des archives des "Nouveaux chemins de la connaissance"

Discours de la servitude volontaire - La Boétie

Description :
Telle est l’étrange et imparable leçon du discours de la servitude volontaire. Chose vraiment surprenante (...) c'est de voir des millions de millions d'hommes, misérablement asservis, et soumis tête baissée, à un joug déplorable, non qu'ils soient contraints par une force majeure, mais parce qu'ils sont fascinés et, pour ainsi dire, ensorcelés par le seul nom d'un, qu'ils ne devraient redouter, puisqu'il est seul, ni chérir, puisqu'il est, envers eux tous, inhumain et cruel. À LIRE AUSSILe Gai savoirComment la servitude peut-elle être volontaire ?Texte bref, parfaitement construit, scintillant, paradoxal et beaucoup plus conservateur qu’on n’a voulu le penser, le Discours de la servitude volontaire d’Etienne de la Boétie est un mode d’emploi pour ne pas être dupe du pouvoir, car ce n’est pas en luttant contre la tyrannie qu’on parvient à l’abattre, mais en comprenant ses mécanismes qu’on parvient à ne pas la subir, ni la désirer. Ecoutez la parole de celui qui n’a que 16 ans quand il rédige ce texte plein de sagesse. A la lecture pour La Boétie : Louis Garrel A la réalisation : François Caunac Chaque semaine, une autre thématique philosophique sur le blog de Raphaël Enthoven ! Cliquer ICI pour écouter et télécharger le meilleur des archives des "Nouveaux chemins de la connaissance"

Camus : l'art de la révolte

Description :
Albert Camus• Crédits : CAMUS Albert à OranRediffusion du 22/09/2013"Après avoir lu – et relu – votre Homme révolté j’ai cherché qui et quelle oeuvre de cet ordre – le plus essentiel – avait pouvoir d’approcher de vous et d’elle en ce temps ? Personne et aucune oeuvre. C’est avec un enthousiasme réfléchi que je vous dis cela. Ce n’est certes pas dans le carré blanc d’une lettre que le volume, les lignes et l’extraordinaire profonde surface de votre livre peuvent être résumés et proposés à autrui. D’abord j’ai admiré à quelle hauteur familière (qui ne vous met pas hors d’atteinte, et en vous faisant solidaire, vous expose à tous les coups) vous vous êtes placé pour dévider votre fil de foudre et de bon sens. Quel généreux courage ! quelle puissante et irréfutable intelligence tout au long ! (Ah ! cher Albert, cette lecture m’a rajeuni, rafraîchi, raffermi, étendu. Merci.) Votre livre marque l’entrée dans le combat, dans le grand combat intérieur et externe aussi des vrais, des seuls arguments – actions valables pour le bienfait de l’homme, de sa conservation en risque et en mouvement. Vous n’êtes jamais naïf, vous pesez avec un scrupule. Cette montagne que vous élevez, édifiez tout à coup, refuge et arsenal à la fois,support et tremplin d’action et de pensée, nous serons nombreux, croyez-le, sans possessif exagéré, à en faire notre montagne. Nous ne dirons plus « Il faut bien vivre puisque... » mais « cela vaut la peine de vivre parce que... » Vous avez gagné la bataille principale, celle que les guerriers ne gagnent jamais. Comme c’est magnifique de s’enfoncer dans la vérité. Je vous embrasse." (René Char) A la lecture : Albert Camus A la réalisation : François Caunac On peut entendre dans l'émission : -Des archives INA - Camus -Glück - Orphée et Eurydice - Nicolai Gedda (ténor) -Extrait du film Les Frères Karamazov, Richard Brooks (1958) > Chaque semaine, une autre thématique philosophique sur le blog de Raphaël Enthoven ! Cliquer ICI pour écouter et télécharger le meilleur des archives des "Nouveaux chemins de la connaissance"

Les Mots - Sartre

Description :
Sartre au bac 2009 ?Rediffusion du 14/04/2013A la lecture : Michel Bouquet A la réalisation : François Caunac « Cette inquiétude soudaine, ce doute, ce mouvement des yeux et du cou, comment les interprèterait-on en 2013 quand on aurait les deux clefs qui devaient m’ouvrir , l’oeuvre et le trépas ? » Nous sommes en 2013, et rien ne serait moins sartrien que de répondre à la question que posait le Philosophe en écrivant Les Mots. Car on entre dans un mort comme dans un moulin. Les morts ne savent pas se défendre et opposent à nos scalpels la muraille dérisoire d’une montagne de mots. Sartre est mort. L’être a rattrapé le néant. Le destin a mangé l’existence. Sartre est un totem, une statue, pire : un sujet de dissertations... Jean-Paul Sartre ? Affaire classée. > Chaque semaine, une autre thématique philosophique sur le blog de Raphaël Enthoven ! Cliquer ICI pour écouter et télécharger le meilleur des archives des "Nouveaux chemins de la connaissance"

La petite phrase de Vinteuil - Proust

Description :
Rediffusion du 13/01/2013"A la recherche du temps perdu" est hanté du début à la fin par une "petite phrase" musicale, cinq notes qui, de Swann au narrateur, composent, rassemblent, incarnent, expriment et attisent la totalité de leurs sentiments... à quoi tient ce génie ? Cette puissance inouïe ? Ce privilège de la musique ? Comment la musique parvient-elle, mieux que le langage, à garantir l’éternité des sensations ? Proust• Crédits : Radio FranceA la réalisation : François Caunac A la lecture : Valérie Lang Pourquoi Proust fait-il de longues phrases ? Certains diront que c’est parce qu’il manquait de souffle et que l’écriture corrigeait ou vengeait la malédiction des asthmatiques. D’autres présenteront les longues phrases serpentines de la Recherche comme les circonvolutions des rapaces autour d’un objet qu’il faudrait saisir sans qu’il soit mort, dont il faudrait goûter la chair sans le tuer. D’autres, enfin, y verront l’oeuvre d’un musicien qui met en arpèges la douceur, ou la douleur, d’exister. Le fait est que, et ce n’est pas le moindre des paradoxes, la Recherche du temps perdu est hantée du début à la fin par une « petite phrase » musicale, cinq notes qui, de Swann au Narrateur, composent, rassemblent, incarnent, expriment et attisent la totalité de leurs sentiments... à quoi tient ce génie ? cette puissance inouïe ? ce privilège de la musique ? Quelle place occupe Vinteuil dans la composition de la Recherche du Temps perdu ? Comment la musique parvient-elle, mieux que le langage, à garantir l’éternité des sensations ? Pour la musique... Impromptu n°3 / Schubert -Sonate de Printemps / Beethoven -Première Gymnopédie / Satie -Fantaisie en Ré Mineur / Mozart -Première étude / Chopin -Premier nocturne / Chopin > Chaque semaine, une autre thématique philosophique sur le blog de Raphaël Enthoven ! Cliquer ICI pour écouter et télécharger le meilleur des archives des "Nouveaux chemins de la connaissance"

Montesquieu : Comment peut-on être persan ?

Description :
Montesquieu en bronze• Crédits : mosna-savoye - Radio FranceRediffusion du 16/12/2012 Tout être qui se prend pour le centre du monde est d’abord le sujet d’une erreur. C’est la leçon des Lettres Persanes , chef d’oeuvre d’un homme, d’un homme trop intelligent pour ne pas être sceptique, et trop généreux pour ne pas être tolérant, où il s’agit non plus de penser par soi-même mais de penser par l’autre, et d’accueillir la différence au lieu d’en faire une anomalie. A la lecture : Anne Brissier et Georges Claisse A la réalisation : François Caunac > Chaque semaine, une autre thématique philosophique sur le blog de Raphaël Enthoven ! Cliquer ICI pour écouter et télécharger le meilleur des archives des "Nouveaux chemins de la connaissance"

Montaigne - Philosopher, c'est apprendre à mourir

Description :
Rediffusion du 23/09/2012 Michel de Montaigne• Crédits : Dumonstier - Radio FranceChapitres 19 et 20 - Livre I des Essais Vous aussi vous allez mourir, et ça ne me console pas. Votre mort n’est pas la mienne. Tout le monde y passe, mais personne à ma place. La mort a beau être l’affaire de tous, c’est d’abord le problème de chacun : et ce n’est pas parce que tous les hommes – en général - sont mortels, que je ne le suis pas moi-même. Qu’on ait vingt ans, qu’on soit grand-père, la mort est toujours jeune. Alors, que faire ? Penser la mort au risque de se gâcher la vie, ou bien perdre sa vie à essayer vainement d’oublier qu’elle s’achève ? En quoi est-il, aux yeux de Montaigne, préférable d’affronter la certitude de notre mort plutôt que de lui tourner le dos ? Pourquoi diable regarder en face un visage si laid ? C’est que, dit-il, « la préméditation de la mort est préméditation de la liberté celui qui a appris à mourir a désappris à servir ». A la lecture : Julie-Marie Parmentier A la réalisation : François Caunac On entend aussi, Les insomnies de Barbara, et le générique de la série Six Feet Under ... > Chaque semaine, une autre thématique philosophique sur le blog de Raphaël Enthoven ! Cliquer ICI pour écouter et télécharger le meilleur des archives des "Nouveaux chemins de la connaissance"

Le Gai Savoir - Nietzsche

Description :
Friedrich Nietzsche• Crédits : Radio FranceRediffusion du 02/09/2012 La philosophie n’est pas une mode. La philosophie est une nécessité. Les problèmes qu’elle se pose ne sont pas les problèmes d’aujourd’hui, mais les problèmes de toujours. Ainsi Le Gai Savoir se propose, chaque dimanche d'ouvrir, sans raison, un chef d'œuvre de la pensée et d'en servir la moelle aux auditeurs de France-Culture. Conçue comme un cours, improvisée comme un dialogue, scandée par la lecture de quelques extraits de chaque texte, l’émission commence, cette semaine, par le livre qui lui donne son titre autant que sa raison d’être : Le Gai Savoir de Nietzsche, un ouvrage merveilleux qui réussit le tour de force insensé de rendre son lecteur heureux, sans jamais rien lui cacher d’un monde qui n’est pas là pour lui faire plaisir. A la lecture : Elsa Zylberstein Mais aussi, Tom Waits, Jesus' blood never failed me yet ! > Chaque semaine, une autre thématique philosophique sur le blog de Raphaël Enthoven ! Cliquer ICI pour écouter et télécharger le meilleur des archives des "Nouveaux chemins de la connaissance"

L’amour dure trois ans

Description :
l'amour dure trois ansQu’est-ce qu’un Gai savoir ? Un savoir qui doute et rit de lui-même, sous peine de n’être pas sérieux, une candeur retrouvée qui interprète le monde au lieu de le transformer, un jeu d’enfant qui embellit l’existence en choisissant de la comprendre avant de la juger l’art, en un mot, d’être inaccessible aux érudits tout en refusant de céder sur le fond. Telle est la méthode que nous avons mise en oeuvre à votre intention, chers auditeurs, avec pour seule récompense le sentiment, peut-être illusoire, de parvenir, de temps en temps, à vous donner le goût des livres dont nous parlions. La démarche est infinie mais elle s’achève aujourd’hui, pour nous qui, pendant trois ans, vous avons gaiement donné tout ce que nous savions. A la réalisation : François Caunac > Chaque semaine, une autre thématique philosophique sur le blog de Raphaël Enthoven ! Cliquer ICI pour écouter et télécharger le meilleur des archives des "Nouveaux chemins de la connaissance" Equipe du Gai savoir

La Tempête, ou comment se débarrasser de la magie… Shakespeare

Description :
William Shakespeare par Droeshout, tiré du Premier Folio"Reprenez-vous, Monsieur ! Notre fête est finie. Nos acteurs, des esprits, vous avais-je dit, se sont évaporés dans l’air, l’air si léger, et comme cette vision, qui est sans substance, nos tours aussi, couronnées de nuées, nos palais somptueux, nos temples augustes, et même ce vaste globe et ceux qui y vivent, tout se dissipera sans laisser au ciel une ride… Oui, comme a disparu cette ombre de spectacle, nous sommes de l’étoffe dont les songes sont faits. Notre petite vie est au creux d’un sommeil... Mon ami, je m’égare, pardonnez-moi ! Mon cerveau a vieilli, quelque chose le trouble. Mais ne prenez pas garde à cette défaillance ! Plutôt, s’il vous agrée, allez vous reposer dans mon logis tandis que moi je marcherai un peu, pour apaiser mon cerveau qui bat la chamade…" A la réalisation : François Caunac > Chaque semaine, une autre thématique philosophique sur le blog de Raphaël Enthoven ! Cliquer ICI pour écouter et télécharger le meilleur des archives des "Nouveaux chemins de la connaissance"

Le Gai Savoir est Charlie

Description :
Qui caricature l’Islam ? Le dessinateur, ou le fanatique ? Celui qui rigole, ou celui qui tue ? L’anarchiste, ou l’assassin ? Où est le blasphème ? Dans le fait de représenter le prophète, ou dans le fait de tuer ceux qui s’y essaient ? Ce n’est pas Charlie Hebdo que les frères Kouachi ont tué, c’est Dieu lui-même – qui meurt chaque fois que l’incrédulité se déguise en fanatisme. A la réalisation : François Caunac > Chaque semaine, une autre thématique philosophique sur le blog de Raphaël Enthoven ! Cliquer ICI pour écouter et télécharger le meilleur des archives des "Nouveaux chemins de la connaissance"

Voyage au bout de la nuit - Chez les Henrouille - Céline

Description :
Louis-Ferdinand Céline chez lui, vers 1950• Crédits : LipnitzkiNotre vie est un voyage, dans l’hiver et dans la nuit. Nous cherchons notre passage, dans le ciel où rien ne luit. Voyager, c’est bien utile, ça fait travailler l’imagination. Tout le reste n’est que déceptions et fatigues. Notre voyage à nous est entièrement imaginaire. Voilà sa force. Il va de la vie à la mort. Hommes, bêtes, villes et choses, tout est imaginé. C’est un roman, rien qu’une histoire fictive. Littré le dit, qui ne se trompe jamais. Et puis d’abord, tout le monde peut en faire autant. Il suffit de fermer les yeux. C’est de l’autre coté de la vie. Bienvenue, une fois de plus, dans le Voyage au Bout de la Nuit. Après la guerre, l’Afrique et l’Amérique, c’est en France, à la Garenne-Rancy, que Ferdinand Bardamu croit enfin poser son baluchon... Tu parles. C’est quand on s’installe que le voyage commence... A la réalisation : François Caunac A la lecture : Denis Podalydès > Chaque semaine, une autre thématique philosophique sur le blog de Raphaël Enthoven ! Cliquer ICI pour écouter et télécharger le meilleur des archives des "Nouveaux chemins de la connaissance"

La Ferme des animaux de George Orwell

Description :
Prêtez l’oreille à l’espérance. Un âge d’or vous est permis... l’homme tyran exproprié, nos champs connaîtront l’abondance, de nous seuls ils seront foulés, le jour vient de la délivrance. Plus d’anneaux qui pendent au nez, plus de harnais sur nos échines, les fouets cruels sont retombés éperons et morts sont en ruines... Bêtes d’Angleterre et d’Irlande, animaux de tous les pays, prêtez l’oreille à l’espérance, un âge d’or vous est promis…  À LIRE AUSSIAvoir raison avec George Orwell Adapter Orwell au cinéma et en BDRedoutez-vous que les hommes se conduisent comme des animaux ? Enfants qui n’avez rien vu, vous vous trompez d’adversaires. Le monde sera vraiment dangereux le jour funeste où ce sont les animaux qui singeront l’homme, jugez plutôt... À LIRE AUSSILes Chemins de la philosophieDe « La ferme des animaux » à « 1984 » : les dystopies au présentA la lecture : Georges Claisse A la réalisation : François Caunac

L’Illusion comique - Corneille

Description :
Pierre Corneille"Je te donne le choix de trois ou quatre morts Je vais, d’un coup de poing, te briser comme verre, Ou t’enfoncer tout vif au centre de la terre, Ou te fendre en dix parts d’un seul coup de revers, Ou te jeter si haut au-dessus des éclairs, Que tu sois dévoré des feux élémentaires. Choisis donc promptement, et pense à tes affaires." A la réalisation : François Caunac > Chaque semaine, une autre thématique philosophique sur le blog de Raphaël Enthoven ! Cliquer ICI pour écouter et télécharger le meilleur des archives des "Nouveaux chemins de la connaissance" Truman Show

Philosophies de Cioran (2ème partie)

Description :
Emil CioranCioran est un épicurien joyeux déguisé en clown triste, un nihiliste qui fait mine de rire pour ne se tuer, un moderne qui bricole dans l’incurable, un apatride que dégoûte sa langue natale, un styliste de génie, un écrivain sans roman, un grand vivant mélancolique dont les livres, après avoir tout détruit, doivent se détruire eux-mêmes sous peine de « nous avoir exaspérés en vain »… A la lecture : Georges Claisse et Eurydice El Etr A la réalisation : François Caunac > Chaque semaine, une autre thématique philosophique sur le blog de Raphaël Enthoven ! Cliquer ICI pour écouter et télécharger le meilleur des archives des "Nouveaux chemins de la connaissance"

Philosophies de Cioran (1ère partie)

Description :
Emil CioranEmil Cioran écrit comme un impressionniste mélange tous les sombres pour obtenir le plus beau noir : chaque phrase est un hurlement gelé, une trace, une cicatrice, une cicatrace que le monde a déposée, pour qu’elle s’y développe dans une petite chambre obscure. « C’est mal me connaître que de parler de moi » disait-il… Allons-y, donc. A la lecture : Georges Claisse et Eurydice El Etr A la réalisation : François Caunac > Chaque semaine, une autre thématique philosophique sur le blog de Raphaël Enthoven ! Cliquer ICI pour écouter et télécharger le meilleur des archives des "Nouveaux chemins de la connaissance"

Bérénice - Racine

Description :
Jean RacineLes histoires d’amour finissent mal, surtout quand personne ne meurt à la fin et qu’il faut continuer à vivre, quoiqu’on s’aime en vain. Ah, Rome! Ah, Bérénice! Ah, prince malheureux! Pourquoi suis-je empereur? Pourquoi suis-je amoureux? Titus aime Bérénice, Bérénice aime Titus. Antiochus aime Bérénice, qui n’aime pas Antiochus. Mais Titus est empereur et Bérénice et reine, et une reine à Rome ne devient pas impératrice. C’est ainsi, c’est comme ça. Ici-bas, les reines s’asseoient, les rivaux se chérissent et les empereurs sanglotent. Mais tout le monde est sublime. A la réalisation : François Caunac Captations > Chaque semaine, une autre thématique philosophique sur le blog de Raphaël Enthoven ! Cliquer ICI pour écouter et télécharger le meilleur des archives des "Nouveaux chemins de la connaissance"

Le Premier homme - Camus (2ème partie)

Description :
Albert Camus« Au fond de toute beauté gît quelque chose d’inhumain et ces collines, la douceur du ciel, ces dessins d’arbres, voici qu’à la minute même, ils perdent le sens illusoire dont nous les revêtions, désormais plus lointains qu’un paradis perdu. » A la lecture : Georges Claisse A la réalisation : François Caunac > Chaque semaine, une autre thématique philosophique sur le blog de Raphaël Enthoven ! Cliquer ICI pour écouter et télécharger le meilleur des archives des "Nouveaux chemins de la connaissance"

Le Premier homme - Camus (1ère partie)

Description :
Albert CamusLa vie ne se soucie pas de nos préférences. Quand elle les comble, ce n’est que par hasard. Il arrive aussi que par un accident stupide, une fin prématurée, nous prive soudain d’en finir avec ce que nous faisions. Comme on jette l’ancre tout en hissant les voiles. Comme on perd les ailes à l’heure de s’envoler. Le premier Homme d’Albert Camus n’est pas encore un livre. C’est un début, c’est une esquisse, c’est-à-dire aussi l’essentiel. Le récit d’une enfance et l’enfance d’un récit, figées dans leur envol, réduites en fragments par un accident de voiture sur la route de Sens, et dont il ne reste que quelques pistes, et un texte que la vie réduit à demeurer le grand livre à venir. A la réalisation : François Caunac A la lecture : Georges Claisse > Chaque semaine, une autre thématique philosophique sur le blog de Raphaël Enthoven ! Cliquer ICI pour écouter et télécharger le meilleur des archives des "Nouveaux chemins de la connaissance"

Tartuffe - Molière (2ème partie)

Description :
Molière dans le rôle de César dans La Mort de Pompée, peint par Nicolas Mignard (1658). Collection Comédie-Française de Paris.A la réalisation : François Caunac > Chaque semaine, une autre thématique philosophique sur le blog de Raphaël Enthoven ! Cliquer ICI pour écouter et télécharger le meilleur des archives des "Nouveaux chemins de la connaissance" 

Tartuffe - Molière (1ère partie)

Description :
Le besoin d’une foi puissante n’est pas la preuve d’une foi puissante. C’est plutôt le contraire. Quand on croit en Dieu, on peut se payer le luxe d’en douter, d’en débattre, et il n’est pas nécessaire de l’imposer aux autres. Les Tartuffes, ce sont les fanatiques, qui compensent leur incrédulité par un surcroît de vertu, c’est-à-dire un surcroît de violence. Tartuffe est un dévot, un bigot, un intégriste, c’est-à-dire un impie, un mécréant, un aventurier, un chasseur de pigeons qui trouve en Orgon une proie rêvée. Privilège du génie de Molière dont les vers, flinguant les hypocrites, résonnent aujourd’hui comme l’immense désaveu que la raison porte à ceux qui, faute de croire en Dieu, se prennent pour lui et développent, en usurpant sa place, un redoutable sens des affaires. Molière dans le rôle de César dans La Mort de Pompée, peint par Nicolas Mignard (1658). Collection Comédie-Française de Paris.A la réalisation : François Caunac > Chaque semaine, une autre thématique philosophique sur le blog de Raphaël Enthoven ! Cliquer ICI pour écouter et télécharger le meilleur des archives des "Nouveaux chemins de la connaissance" 

Les Caractères - La Bruyère

Description :
Jean de La Bruyère• Crédits : Nicolas de LargillièreQu’est-ce qu’un caractère ? Un personnage, bien sûr. Un masque. Mais aussi, et d’abord, le fils d’une circonstance et d’un tempérament, un mélange sans retour de l’existence et de l’essence. L’improbable chimie d’une identité dont les cellules se renouvellent, dont les passions et les contours sont malléables mais qui, pourtant, reste la même. Les caractères, c’est l’éducation mentale. C’était au XVII siècle et rien n’a changé, bien sûr. « Ce sont les nouveaux acteurs qui importent et si peu la pièce ! » dit-il. Lire et relire les Caractères , c’est promener un scalpel le long du chemin et disséquer à l’envi les travers des humains. Modestie et acuité : Ceux qui font des maximes veulent être crus, dit le moraliste, : je consens, au contraire, que l’on dise de moi que je n’ai pas quelquefois bien remarqué, pourvu que l’on remarque mieux. Ce n’est pas gagné. A la réalisation : François Caunac A la lecture : Judith Magre > Chaque semaine, une autre thématique philosophique sur le blog de Raphaël Enthoven ! Cliquer ICI pour écouter et télécharger le meilleur des archives des "Nouveaux chemins de la connaissance"

Le Voyageur et son ombre - Nietzsche

Description :
Friedrich Nietzsche• Crédits : Radio FranceL’ombre : Il y a si longtemps que je ne t’ai pas entendu parler, je voudrais donc t’en donner l’occasion. Le voyageur : On parle : où cela ? et qui ? Il me semble presque que je m’entends parler moi-même, seulement avec une voix plus faible encore que n’est la mienne. L’ombre (après une pause) : Ne te réjouis-tu pas d’avoir une occasion de parler ? Le voyageur : Par Dieu et toutes les choses auxquelles je ne crois pas, mon ombre parle : je l’entends, mais je n’y crois pas . A la lecture : Georges Claisse A la réalisation : François Caunac > Chaque semaine, une autre thématique philosophique sur le blog de Raphaël Enthoven ! Cliquer ICI pour écouter et télécharger le meilleur des archives des "Nouveaux chemins de la connaissance"

La Tyrannie de la majorité

Description :
Alexis de Tocqueville• Crédits : Théodore Chassériau, 1850Le pire ennemi de la démocratie n’est pas la dictature, ni la vidéo-surveillance, ni la NSA. Le pire ennemi de la démocratie, c’est la cinquième colonne que constituent les personnages de son rêve quand elle dort les yeux ouverts, et qu’elle prend pour un sursaut ce qui relève d’une reddition. En démocratie, le danger vient de l’intérieur : c’est le dévoiement de l’opinion en censure, ou la dilution de l’individu dans la foule. L’opinion publique, aux yeux de Tocqueville, est à la fois le premier pouvoir, la garantie de la liberté et le principe républicain garant des libertés individuelles, contre lequel tout pouvoir se brise. Mais l’opinion publique est aussi ce qui nivelle et qui uniformise, ce qui prépondère et combat les déviances. Bref, l’opinion publique, c’est la liberté, bien sûr, mais c’est aussi le conformisme. A la lecture : Georges Claisse A la réalisation : François Caunac > Chaque semaine, une autre thématique philosophique sur le blog de Raphaël Enthoven ! Cliquer ICI pour écouter et télécharger le meilleur des archives des "Nouveaux chemins de la connaissance"

A quelles conditions la prudence est-elle un courage ?

Description :
Aristote• Crédits : Radio FranceA la lecture : Marianne Basler A la réalisation : François Caunac > Chaque semaine, une autre thématique philosophique sur le blog de Raphaël Enthoven ! Cliquer ICI pour écouter et télécharger le meilleur des archives des "Nouveaux chemins de la connaissance"

Réflexions sur la question juive - Sartre

Description :
Jean-Paul sartreCette émission a été enregistrée mi-décembre 2014 L’antisémitisme compose, pour la philosophie, un merveilleux objet d’étude, simultanément complexe et transparent. Peu de maladies ont le bon goût d’apparaître autant, et d’offrir à ce point leurs symptômes au scalpel du penseur. De sorte que, paradoxalement, travailler sur l’antisémitisme, c’est un plaisir. C’est à ce plaisir, qui n’a rien de coupable, que se livre Jean-Paul Sartre dans ses réflexions sur la question juive, qui sont en réalité des réflexions sur la réponse antisémite à la question juive. Ou, si vous préférez, sur la fumée sans feu que produit une conviction si fausse qu’elle falsifie le réel pour lui donner les contours de sa peur. L’antisémitisme ? à tous égards, c’est une passion. A la lecture : Georges Claisse A la réalisation : François Caunac > Chaque semaine, une autre thématique philosophique sur le blog de Raphaël Enthoven ! Cliquer ICI pour écouter et télécharger le meilleur des archives des "Nouveaux chemins de la connaissance"

Mrs. Dalloway - Virginia Woolf (II)

Description :
portrait de Virginia Woolf par Vanessa BellLes humains sont des enfants gâtés qui, insouciants, préoccupés, oublieux du monde et du temps, pataugent dans l’amnésie quotidienne, la pesanteur des contraintes, le dégoût de soi-même et l’indifférence aux merveilles qu’ils croisent. Reste la littérature, non pour fuir, mais pour se réconcilier avec la vie. Tel est Mrs Dalloway, le plus court des romans-fleuves, qui donne la parole aux silences assourdissants des consciences recluses, dissout l’identité dans l’impermanence des pensées, garantit l’émerveillement à qui sait voir, et l’inquiétude à qui veut s’échapper. Qui est Mrs Dalloway ? Une athlète mondaine qui survit comme elle peut. Qu’est-ce que Mrs Dalloway ? Une nouvelle version du Temps retrouvé. A la lecture : Marianne Basler A la réalisation : François Caunac > Chaque semaine, une autre thématique philosophique sur le blog de Raphaël Enthoven ! Cliquer ICI pour écouter et télécharger le meilleur des archives des "Nouveaux chemins de la connaissance"

Mrs. Dalloway - Virginia Woolf (I)

Description :
portrait de Virginia Woolf par Vanessa Bell« Mrs Dalloway dit qu’elle irait acheter les fleurs elle-même. » Ainsi commence l’aventure d’une journée, de juin 1923. Et le livre éponyme, enchanteur, de la grande Virginia Woolf, un fragment de réel offert en partage par celle qui ayant tout compris, vécut au-dessus de ses moyens avant de mourir comme l’un de ses personnages. Dans les yeux des hommes, dans leurs pas, leurs piétinements, leur tumulte, dans le fracas, dans le vacarme, voitures, autos, omnibus, camions, hommes-sandwich traînant et oscillant, orchestres, orgues de Barbarie, dans le triomphe et dans le tintement et dans le chant étrange d’un aéroplane au-dessus de sa tête, il y avait ce qu’elle aimait : la vie, Londres, ce moment de juin. A la lecture : Marianne Basler A la réalisation : François Caunac > Chaque semaine, une autre thématique philosophique sur le blog de Raphaël Enthoven ! Cliquer ICI pour écouter et télécharger le meilleur des archives des "Nouveaux chemins de la connaissance"

L'homme qui rit - Victor Hugo

Description :
Victor Hugo • Crédits : Etienne Carjat 1876Tout le monde connaît Quasimodo, et, avec lui comme avec Socrate, la bonté d’un coeur qu’avère en la recouvrant la hideur d’un visage. Mais on connaît moins Gwynplaine, l’homme qui rit de Victor Hugo, dont le facies hilare défigure la mélancolie. Pourtant la grimace est aussi son visage. Et c’est de lui que nous allons vous parler maintenant. L’homme qui rit est un roman si triste qu’on en pleurerait presque à chaque page. Mais un roman si beau qu’à l’image du spectacle décrit par Hugo et intitulé Chaos vaincu , il n’est pas exclu que d’un noir si profond jaillisse, comme une promesse sans date, la certitude que la vie ne se corrige que dans l’écriture. Rire aux larmes ou bien pleurer d’un rire contraint, c’est l’alternative du jour. A la lecture : Georges Claisse A la réalisation : Véronique Vila > Chaque semaine, une autre thématique philosophique sur le blog de Raphaël Enthoven ! Cliquer ICI pour écouter et télécharger le meilleur des archives des "Nouveaux chemins de la connaissance"

Le Rivage des Syrtes - Julien Gracq

Description :
Rivage• Crédits : Marcello FuentesQue se passe-t-il quand il n’arrive rien ? Tout, ou presque tout. Tout ou presque, en tout cas, de ce qui arrive à notre insu quand, pris par la vie, encombré des soucis qui disparaissent à l’aube, on oublie, tout simplement, d’accorder son attention à ce qui le mérite vraiment... C’est l’histoire d’un jeune homme dysphorique, Aldo, dont la présence éveille la guerre endormie des Syrtes et du Farghestan, précipite la déflagration que plusieurs siècles d’une paix tacite avaient fini par rendre improbable. Car dans ce chef d’oeuvre du silence vigilant, il suffit d’une seule âme à l’affût pour changer le cours du monde et gonfler d’avenir le présent qui, sans cela, nous achève, sans bouger, dans d’immenses efforts. A la réalisation : Rafik Zénine Illustrations musicales : album du guitariste andalou Pedro Soler (accompagné au violoncelle par son fils Gaspar Claus) Caminos : http://www.youtube.com/watch?v=JcGOca9Hk3w Caballitos del mar : http://www.youtube.com/watch?v=JcGOca9Hk3w Barlande : http://www.youtube.com/watch?v=m9_RCabY4BQ > Chaque semaine, une autre thématique philosophique sur le blog de Raphaël Enthoven ! Cliquer ICI pour écouter et télécharger le meilleur des archives des "Nouveaux chemins de la connaissance"

Alexis de Tocqueville : un notre monde est-il possible ?

Description :
Tocqueville selon DaumierTocqueville - De la démocratie en Amérique, chap VI, 4ème partie Contrairement à une idée reçue tenace, le plus éloquent des démocrates n’est pas Jean-Jacques Rousseau, d’origine modeste et de tempérament égalitaire, pour qui en définitive « seul un peuple de dieux se gouvernerait démocratiquement », mais peut-être Alexis de Tocqueville, aristocrate de grande lignée, et dont la famille eut à payer un lourd tribut à la terreur révolutionnaire. Tocqueville que, faute de le lire, des interprètes hâtifs ont longtemps tenu pour un contre-révolutionnaire antimoderne et un contempteur des droits de l’homme, Tocqueville, qui pourtant disait de lui-même qu’il était un « aristocrate de cœur, mais un démocrate de tête », Tocqueville donc, debout entre deux mondes, était de ceux qui préfèrent qu’on obéisse aux lois, avant d’obéir aux hommes, et qui, à tout prendre, craignent davantage le despotisme, que l’anarchie. A la lecture : Georges Claisse A la réalisation : Rafik Zénine Chanson finale : Bob Dylan, Polical world > Lisez ICI la réponse de Raphaël Enthoven, après les nombreuses réactions qu'ont provoqué ses propos sur internet : "De quoi Durendal est-il le nom ? "> Chaque semaine, une autre thématique philosophique sur le blog de Raphaël Enthoven ! Cliquer ICI pour écouter et télécharger le meilleur des archives des "Nouveaux chemins de la connaissance"

La Peau de chagrin, Richesse des morts en sursis

Description :
Buste de Balzac• Crédits : Radio France"Il voyait la MORT. Ce banquier splendide entouré de courtisanes fanées, de visages rassasiés, cette agonie de la joie, était une vivante image de sa vie. Raphaël regarda trois fois le talisman qui se jouait à l’aise dans les impitoyables lignes imprimées sur la serviette : il essayait de douter, mais un clair pressentiment anéantissait son incrédulité. Le monde lui appartenait, il pouvait tout et ne voulait plus rien." Enregistrements : Jacques Roland lit La peau de chagrin, éditions Le livre qui parle A la réalisation : François Caunac

L’homophobie, de Jean-Jacques Rousseau et Schopenhauer, aux manifs pour tous : retour sur une haine ordinaire

Description :
schopenhauerRediffusion (09.06.2013) De tous les racismes, l’homophobie est avec la misogynie celui qui s’exprime le plus volontiers, car il s’abrite derrière des considérations érudites. Les délires de Gobineau sur l’inégalité des races n’ont pas résisté à l’arrivée du XX siècle et le constat qu’il n’y a pas de race, mais les considérations oiseuses sur l’homosexualité comme un vice sont plus difficiles à abattre, à quoi tient cette résistance de la connerie ? Il faut prendre au sérieux les arguments des homophobes. Il faut entendre et écouter les sophismes d’une haine qui se donne tantôt la science, tantôt le bon sens, pour alibi. Il faut plonger dans le marais de ces discours pestilentiels et parfumés pour en extraire la substantifique boue. Car combattre les choses n’est pas les comprendre, mais comprendre les choses, c’est les combattre. A la lecture : Julie-Marie Parmentier A la réalisation : François Caunac > Chaque semaine, une autre thématique philosophique sur le blog de Raphaël Enthoven ! Cliquer ICI pour écouter et télécharger le meilleur des archives des "Nouveaux chemins de la connaissance"

La Peau de chagrin, le Faust de Balzac

Description :
Buste de Balzac• Crédits : Radio FranceQue diriez-vous si un jour, si une nuit, un ange ou un démon vous disait : Si tu me possèdes, tu possèderas tout. Mais ta vie m'appartiendra. Désire et tes désirs seront accomplis. Mais règle tes souhaits sur ta vie. Elle est là. A chaque vouloir je décroitrai comme tes jours. Signez-vous le contrat ? Où se trouve ici la bienveillance ? Dans le pacte avec le Diable, ou dans le goût de la vertu ? Dans la Peau de chagrin qui exauce les souhaits mais raccourcit les jours, ou dans la douleur sans fin de désirer plus qu’on ne peut ? Enregistrements : Jacques Roland lit La peau de chagrin, éditions Le livre qui parle A la réalisation : François Caunac

Le jeu de l'amour et de la nécessité

Description :
Marivaux par Louis Michel van LooComment aimer quelqu’un quand rien ne nous en empêche ? Comment vivre son amour quand tout le monde est d’accord ? Comment aller au bout de son coeur quand il n’y a aucun obstacle ? Rien n’est plus difficile que de ne pas se compliquer la vie. Mais parfois, rien n’est plus délicieux que de le faire. C’est à ce délice que nous vous invitons ce dimanche, en parlant du jeu de l’amour et du hasard , un jeu au terme duquel l’ordre social et son corrélat sentimental sont préservés, mais qui, entre-temps, expose ses protagonistes au risque considérable d’aimer celle ou celui qui n’est pas à la même place que soi. Marivaux décrit-il, dans cette pièce, le triomphe de l’amour, ou la victoire de l’ordre ? C’est à vous d’en juger... A la réalisation : François Caunac Enregistrements : Comédie Française, mise en scène de Jean-Paul Roussillon, 1976

L'arrivée à New-York - Céline, Voyage au bout de la nuit

Description :
Louis-Ferdinand Céline lors de l'attribution du prix Renaudot à son roman Voyage au bout de la nuit en 1932C’est la suite et non la fin - car il n’y en a pas - ce dimanche de notre voyage dans le voyage, notre ‘Voyage au bout de la nuit’, nos tribulations dans un monde affreux, sale, violent mais percé et comme embelli de temps en temps d’une éclaircie, d’un sourire, voir d’un beau geste chez celui qu’on n’en croyait pas capable… Après la guerre et l’Afrique où nous avons à peine posé les pieds, c’est d’Amérique que nous allons parler aujourd’hui, l’Amérique l’Amérique… C'est-à-dire New-York, la ville la plus tonique du monde, qui voit un beau jour débarquer le galérien qui tel un Rastignac nihiliste regarde ses hautes tours et leur dit à mots couverts : « A nous deux maintenant ! » A la lecture : Denis Podalydès A la réalisation : François Caunac Hopper > Chaque semaine, une autre thématique philosophique sur le blog de Raphaël Enthoven ! Cliquer ICI pour écouter et télécharger le meilleur des archives des "Nouveaux chemins de la connaissance"

Géométrie du cœur

Description :
Spinoza• Crédits : Radio FranceJ'ai pris grand soin de ne pas tourner en dérision les actions humaines, de ne pas les déplorer, de ne pas les maudire mais de les comprendre. (Traité politique , Spinoza) Il y a plus de liberté dans le fait de se savoir agir que dans le sentiment d’être à l’origine de ses actes, plus de force dans l’acceptation de ses faiblesses que dans leur déni, plus de sagesse en un mot dans la reconnaissance de ses vices que dans la guerre civile que l’esprit déclare au corps qui l’abrite. Suite cette semaine d’une émission sur la troisième partie de l’Ethique de Spinoza, en vérité sur l’avant-propos tellement dense et tellement clair de cette troisième partie que nous avons mis une heure la semaine dernière pour effleurer les cinq premières lignes du texte. Qui sait, la conversation d’aujourd’hui nous conduira t elle, un peu plus loin. A la lecture : Georges Claisse A la réalisation : François Caunac

L’impuissance de la volonté

Description :
Spinoza• Crédits : Radio FranceComment avoir la maîtrise de ses affects ? En leur faisant la guerre, ou en faisant la paix avec la partie de soi-même qu’on voudrait réduire au silence ? en leur imposant le joug de la volonté, ou en se souvenant que la volonté elle-même n’est séparable ni du corps, ni des passions ? Via Descartes, ou via Spinoza. Car le choc de ces deux titans n’est que l’autre nom de l’alternative entre le sentiment archi-répandu qu’une âme bien conduite peut acquérir un pouvoir absolu sur les passions, et l’expérience universelle mais difficilement explicable, selon laquelle l’esprit n’est rien d’autre que l’idée du corps... Spinoza contre Descartes, ou Descartes contre Spinoza, c’est le sujet du jour. A la réalisation : François Caunac A la lecture : Georges Claisse

Quel est l’objet de l’art ? (Le Rire - Bergson)

Description :
bergson• Crédits : Radio FranceDans le livre du Rire , à l’intérieur de l’examen sociologique des conditions du rire, Bergson insère mystérieusement quelques pages sur « l’objet de l’art », où il résume mieux que partout ailleurs la quasi-totalité de son œuvre passée et à venir. « nous ne voyons pas les choses mêmes nous nous bornons, le plus souvent, dit-il, à lire des étiquettes collées sur elles. »(Le Rire) Qu’est-ce à dire ? Que les hommes, au quotidien, banalisent l’existence, qu’ils appréhendent les choses sous l’angle unique des besoins qu’elles comblent ou qu’elles déçoivent, qu’ils effacent les différences inutiles, et détournent le regard, chaque fois que c’est nécessaire, de ce qui est singulier, au profit de ce qui est général, c’est-à-dire explicable. Mais l’espoir est permis. Le détachement n’est pas si loin du quotidien... Jugez plutôt. A la réalisation : François Caunac A la lecture : Georges Claisse > Chaque semaine, une autre thématique philosophique sur le blog de Raphaël Enthoven ! Cliquer ICI pour écouter et télécharger le meilleur des archives des "Nouveaux chemins de la connaissance"

La plus perdue de toutes les journées est celle où l’on n’a pas ri (Maximes et Pensées - Chamfort)

Description :
ChamfortRomancier sans roman, révolutionnaire sans avenir, moraliste sans cynisme et Adonis devenu laid, Sébastien-Roch Nicolas de Chamfort a parfaitement réussi chacun de ses échecs. De lui ne reste que les discours des autres, quelques mauvaises pièces et un recueil de maximes dont le génie n’estompe jamais l’amertume et dont la délicatesse n’épuise pas l’ampleur. Car entre bâtardise, misanthropie, progressisme et maladie, le moraliste vénérien, fils d’une Comtesse et d’un chanoine, devenu girondin par lassitude à l’époque où ce genre d’opinions vous coûte la tête, partage avec Antonin Artaud le double fardeau d’avoir été sublime dans la beauté comme dans la laideur, et d’être un suicidé de la société. « Tous les jours, écrit-il, j’accrois la liste des choses dont je ne parle plus. » Heureusement, Chamfort n’a pas tout tu. A la lecture : Georges Claisse A la réalisation : François Caunac > Chaque semaine, une autre thématique philosophique sur le blog de Raphaël Enthoven ! Cliquer ICI pour écouter et télécharger le meilleur des archives des "Nouveaux chemins de la connaissance"

Faut-il servir ses compatriotes à sa guise, ou bien les gouverner à la leur ? (Coriolan - Shakespeare)

Description :
William Shakespeare par Droeshout, tiré du Premier FolioHomme libre, toujours tu chériras ta mère... Tel pourrait être l’adage en sous-titre de Coriolan, le général romain que seule la piété filiale est susceptible de mettre à genoux. Digne fils de Volumnie, Coriolan le brave, doit d’abord son courage au fait de savoir que la grandeur est aussi de pouvoir s’incliner. A la réalisation : François Caunac > Chaque semaine, une autre thématique philosophique sur le blog de Raphaël Enthoven ! Cliquer ICI pour écouter et télécharger le meilleur des archives des "Nouveaux chemins de la connaissance"

Qui aime le peuple ? Celui qui le flatte ou celui qui l’insulte ? (Coriolan - Shakespeare)

Description :
J’aime mieux servir les hommes à ma guise, que les gouverner à la leur… William Shakespeare par Droeshout, tiré du Premier FolioQu’est-ce que le peuple ? Est-ce la plèbe ou est-ce l’ensemble du corps social ? Qui aime le peuple ? Celui qui le flatte ou celui qui l’insulte ? Bienvenue dans la légende du général Coriolan, le plus grand des patriotes, sinon des patriciens, qui, pour être fidèle à lui-même, dut trahir sa patrie. Pour obtenir le pouvoir, il faut le désirer. Mais pour être digne du pouvoir, il faut le mépriser. C’est la raison pour laquelle le pouvoir n’est jamais, sinon très rarement, exercé par la bonne personne. Celui qui a l’âme assez flatteuse et torve pour trouver son chemin parmi les courtisans est en général dépourvu de la liberté d’esprit et de l’ampleur de vue qui, seules, font les bons gouvernants. A la réalisation : François Caunac > Chaque semaine, une autre thématique philosophique sur le blog de Raphaël Enthoven ! Cliquer ICI pour écouter et télécharger le meilleur des archives des "Nouveaux chemins de la connaissance"

Comment apprendre ? (Platon - Ménon)

Description :
Comment avoir le désir d’apprendre ce qu’on ne connaît pas encore ? Platon - Détail de L'Ecole d'Athènes• Crédits : Raphaël - Radio FranceIl est des dialogues de Platon qui n’offrent, en un sens, aucune aspérité, tant ils ressemblent à ce qu’ils doivent être. Le Ménon est de ceux-là. Plus que le Banquet , plus que le Gorgias , plus même que le Phèdre . Quand on pense Platon, on pense Ménon , comme on pense labrador ou berger allemand quand on pense chien . Car dans ce dialogue d’une pureté sans pittoresque, Socrate est au sommet de son talent, qui donne à un bel aristocrate thessalien la plus belle leçon de philosophie qui soit. Qu’importe ce que nous trouverons au terme de la recherche, l’essentiel est d’emprunter le chemin qui s’ouvre à l’instant où nous acceptons de transformer nos certitudes en questions. A la lecture : Georges Claisse A la réalisation : François Caunac > Chaque semaine, une autre thématique philosophique sur le blog de Raphaël Enthoven ! Cliquer ICI pour écouter et télécharger le meilleur des archives des "Nouveaux chemins de la connaissance"

Les Essais - Montaigne magique

Description :
Comment aimer la vie sans se tromper sur son compte ? De l’Expérience - Montaigne (Les Essais, Livre III Chap 13) Michel de Montaigne• Crédits : Dumonstier - Radio FranceCombien de vieillards donnent de bons conseils, pour n’être plus en âge de donner de mauvais exemples ? Croyez-en, disent-ils, ma vieille expérience... Tu parles ! Comme s’il suffisait d’être vieux pour être sage... Expérience, c’est en général le nom que l’on donne au dégoût des passions qu’on regrette de ne plus éprouver. Montaigne est, en cela, beaucoup plus sage que les sages officiels. Puisque le dernier chapitre des Essais, « de l’expérience », ne fait pas l’éloge d’une sagesse acquise, mais l’éloge de la sensation, de l’enfance, de l’insouciance... « toute cette fricassée que je barbouille ici, dit-il n’est qu’un registre des expériences de ma vie qui peut servir d’exemple pour la santé de l’âme si l’on prend le contre-pied du modèle qui y est peint. » A la lecture : Georges Claisse A la réalisation : François Caunac On peut aussi entendre : -Un extrait du film Le Marchand de Venise de Michael Radford (2004) - Al Pacino joue Shylock -Un extrait du Corsaire de Verdi -Christine Ott, Luciole > Chaque semaine, une autre thématique philosophique sur le blog de Raphaël Enthoven ! Cliquer ICI pour écouter et télécharger le meilleur des archives des "Nouveaux chemins de la connaissance"

Le Mythe de Sisyphe - Camus (II)

Description :
Comment entreprendre (et persévérer) sans espoir ? Albert CamusDe quoi le Mythe de Sisyphe est-il le nom ? D’un châtiment infligé par les dieux à celui qui eut l’audace de les berner deux fois et d’enchaîner la mort. D’une condamnation à porter sans répit, jusqu’au sommet d’une montagne, une pierre plus lourde que soi, avant qu’elle ne roule de l’autre coté. De l’inutilité, de la vanité et donc de la beauté des activités humaines. Se battre, lutter, s’indigner, est une fin en soi, qui n’est soutenue par aucun espoir, ni étayée par aucune foi, sinon l’étrange fidélité qui vaut à un homme d’accepter sa condition, d’entendre le néant lui commander de bien faire et de se contenter de vivre sans trouver de raison à cela. Sisyphe n’est pas un Dieu. Mais Sisyphe est un héros, s’il le veut. Et tous les hommes en sont là. On peut aussi entendre : -Lectures par Camus de L'Etranger -Je chante de Charles Trenet -Archive de Camus évoquant la mort de Gérard Philippe -Variations sur des thèmes du Dom Juan de Mozart > Chaque semaine, une autre thématique philosophique sur le blog de Raphaël Enthoven ! Cliquer ICI pour écouter et télécharger le meilleur des archives des "Nouveaux chemins de la connaissance"

Le Mythe de Sisyphe - Camus

Description :
« Il n’y a qu’un problème philosophique vraiment sérieux, c’est le suicide » Albert CamusLes vacances sont finies. Ne croyez pas ceux qui les regrettent. Ce sont soit des imposteurs, soit des masochistes. Comment regretter l’accablant congé qui impose au vacancier de faire ses valises pour en remplir le coffre d’une voiture trop petite, prendre la route au péril de sa vie puis échouer sur une plage bondée où l’attendent l’ennui et la promiscuité ? Le vacancier, tel un Sisyphe en crème solaire, est un héros du mois douteux qui porte ses fardeaux jusqu’au sommet d’un monticule, avant de renouer, cinq semaines plus tard, avec les habitudes qu’il a voulu suspendre. Entre temps, il s’est ennuyé. Il a vécu l’enfer oisif, expérimenté cet avant goût de la retraite qui, elle-même, est un avant goût de la mort. Bizarrement, l’an prochain, il recommencera. On peut aussi entendre : -Des extraits de la BO du film Il faut sauver le soldat Ryan de Steven Spielberg (1998) -Des extraits d'Iberia de Debussy -Sisyphe in Montmartre de Khalil Chahine > Chaque semaine, une autre thématique philosophique sur le blog de Raphaël Enthoven ! Cliquer ICI pour écouter et télécharger le meilleur des archives des "Nouveaux chemins de la connaissance"

Voyage au bout de la nuit / Céline - Seconde partie

Description :
Louis-Ferdinand Céline lors de l'attribution du prix Renaudot à son roman Voyage au bout de la nuit en 1932Suite, ce dimanche, en guise d’épilogue pour l’année, du voyage de Ferdinand au bout de la nuit, avec une étape, aujourd’hui, dans un univers auquel la pourriture, la sottise coloniale, le soleil et la noirceur mêlées plonge l’anti-héros célinien dans des abîmes de fébrile perplexité. Après la guerre, nous voici en Afrique. A la lecture : Denis Podalydès A la réalisation : François Caunac

Voyage au bout de la nuit / Louis-Ferdinand Céline

Description :
Louis-Ferdinand Céline lors de l'attribution du prix Renaudot à son roman Voyage au bout de la nuit en 1932Les êtres vont d’une comédie vers une autre. Entre-temps la pièce n’est pas montée, ils n’en discernent pas encore les contours, leur rôle propice, alors ils restent là, les bras ballants, devant l’événement, les instincts repliés comme un parapluie, branlochants d’incohérence, réduits à eux-mêmes, c’est-à-dire à rien. Vaches sans train. Le Voyage au bout de la nuit est le deuxième plus grand livre du XX siècle. Un énorme chef d’oeuvre, sublime, répugnant, dont la beauté n’enlève pas la crasse, dont la bonté ne supprime aucun mauvais sentiment. C’est de ce livre inouï que, pour finir l’année, nous allons vous parler aujourd’hui, dimanche prochain, et encore, bien d’autres fois, dans le Gai Savoir . A la lecture : Denis Podalydès A la réalisation : François Caunac

Platon - La République – Er le Pamphylien

Description :
Platon• Crédits : Radio FranceLe Gai Savoir ne dit jamais la vérité, car il faudrait la détenir pour cela, et nous n’avons pas des tempéraments de geôliers. Mais le Gai Savoir ne vous ment pas non plus, et surtout, le Gai Savoir tient ses promesses. Voici donc, comme promis, un retour sur le mythe final de la République de Platon. C’est l’histoire d’un soldat, mort au champ d’honneur, mais qui se souvient, en revenant sur Terre, du séjour qu’il fit dans l’au-delà. Un témoin exceptionnel, donc, revenu des enfers, rien que pour nous, mais dont le privilège a pour prix la tâche d’apprendre aux hommes ce qui les attend s’ils se conduisent comme des animaux, et ce qui les anime quand ils se conduisent avec humanité. A la lecture : Georges Claisse A la réalisation : Vincent Abouchard et François Caunac

Le Misanthrope / Molière

Description :
Molière dans le rôle de César dans La Mort de Pompée, peint par Nicolas Mignard (1658). Collection Comédie-Française de Paris.Il faudrait ne rien dire qui ne parte du cœur Quand même nos paroles produiraient du malheur. La franchise est-elle donc le désir de se nuire ? L’amour du genre humain une envie de le fuir ? Telles sont les questions qu’un misanthrope agite Qui fait de sa fureur le signe du mérite Et d’un amour jaloux, d’un caractère extrême La marque des vertus et la preuve qu’il aime. Par quelle étrangeté le plus sombre des hommes Le grand excommunié à Paris comme à Rome S’éprend-il d’une femme qui n’est pas son fort ? Alceste serait-il un cocu qui s’ignore Ou alors la victime, consentante et soumise Du Diable au feu duquel sa vertu se dégrise ? C’est que le Misanthrope, chef d’œuvre de Molière, Ne raille pas avec le dos de la cuillère Et n’épargne personne, ni la vieille rombière, Ni le mondain pédant, ni les fausses prières. A la réalisation : Vincent Abouchard et François Caunac

Bachelard : le corps des larmes

Description :
Au temps où j’écoutais mûrir les mirabelles, je voyais le soleil caresser tous les fruits, dorer toutes les rondeurs, polir toutes les richesses. Le vert ruisseau, dans sa légère cascade, ébranlait les cloches de l’ancolie. Un son bleu s’envolait. La grappe des fleurs lançait sans fin des trilles dans le ciel bleu. L’eau et les rêves de Gaston Bachelard n’est ni un récit, ni un roman, ni un essai, ni même un long poème, mais une étude qui, aussi musicale que silencieuse, combine à merveille ces quatre éléments. Le poète y trouvera un souffle, l’amateur un réconfort, le scientifique un répit, le philosophe une source vive. Bonjour à tous, bienvenue chez Gaston Bachelard, dans l’âtre et les divavagations d’une philosophie de la meilleure eau. A la musique : Karol Beffa A la réalisation : François Caunac

Platon : le principe de récompense

Description :
Platon• Crédits : Radio France« Ce n’est pas ma faute », ou bien « c’est plus fort que moi », ou encore « le mal vient de plus loin », ou enfin « je n’ai pas le choix »... Autant de phrases qui dédouanent leur auteur en faisant valoir, au-delà de sa liberté, la prégnance mortifère mais déculpabilisatrice de contrainte qui vous dédouane tout en vous forçant la main. Comment avoir un destin, tout en étant responsable de ses actes ? Quelle responsabilité nous reste-t-il quand on se dit que tout est écrit ? C’est sur cette question redoutable que s’achève la République de Platon, avec le mythe d’Er le Pamphylien, un soldat mort au combat que les instances célestes ont élu pour témoin de leur mic-mac... A la réalisation : François Caunac

Platon : le seigneur de l’anneau

Description :
Platon• Crédits : Radio FranceVous êtes un citoyen exemplaire, vous respectez la loi, vous payez vos impôts, vous décélérez au feu orange, vous aidez les aveugles à traverser la rue et vous cédez votre place aux vieilles dames du bus. Imaginez, maintenant, que nul ne vous regarde et que nul ne vous voit. Imaginez un monde sans témoin ni force de l’ordre. Seriez-vous le même ? Imaginez que vous ayez le don de l’invisibilité, que vous bénéficiiez de l’impunité garantie par l’invisibilité, quelle raison auriez-vous, dès lors, d’être irréprochable ? Que reste-t-il de la justice quand on supprime récompenses et punitions ? L’homme est-il fidèle à la justice séparément des bienfaits qu’il en attend, ou sa conduite n’est-elle que l’autre nom du calcul de son intérêt ? Pour y répondre, ou ne pas y répondre, il faut en revenir à la République de Platon. A la réalisation : François Caunac

Pascal sans Dieu

Description :
*En partenariat avec Philomag - Numéro mois de Mai * Karol Beffa au piano « Grand maître en l’art d’aimer, tu te trompes bien fort / en nommant le sommeil l’image de la mort / La vie et le sommeil ont plus de ressemblance... / Le dirais-je, mortels, qu’est-ce que cette vie ? C’est un songe qui dure un peu plus qu’une nuit. » Pascal en sa nuit connaît le coeur obscur des hommes, le coeur creux et plein d’ordures de vous et moi. Il faut lire Pascal, délire Pascal, fils spirituel de Montaigne et cartésien renégat, il faut écouter ce qu’il dit, loin du projet qui fut le sien, à mille lieues de toute apologie, hors-Dieu, là où les hommes pataugent dans la misère. Pascal ? Les Pensées de Pascal ? Une oeuvre heureusement inachevée, qui n’a pas eu le temps d’atténuer la vérité de son diagnostic par la banalité d’une conversion. A la lecture : Georges Claisse A la réalisation : François Caunac

Elstir - A la recherche du temps perdu / Proust

Description :
Proust_paperolles• Crédits : Radio FranceTrois artistes imaginaires, c’est-à-dire plus que vivants, hantent la Recherche du temps perdu. L’écrivain Bergotte, que des lettrés réduisent à Bergson ou bien encore Anatole France. Le musicien Vinteuil, que des gros malins identifient à Fauré, Reynaldo Hahn ou césar Franck. Enfin Elstir, le peintre, que les détectives confondent avec Nicolas de Staël. Tous trois valent mieux pourtant qu’un tel réductionnisme qui abaisse leur auteur au rang d’imitateur et enferme leur talent dans des limites de chair et d’os. Elstir n’est pas Nicolas de Staël, ni Monet, ni Manet, ni Rothko, ni personne, mais tous à la fois, et rien n’est plus beau, ni plus réel, que les tableaux invisibles dont la Recherche du Temps perdu nous offre le portrait. A la lecture : Georges Claisse A la réalisation : Luc-Jean Reynaud

Le chef d’œuvre inconnu / Balzac

Description :
Buste de Balzac• Crédits : Radio FranceA l’exception notable de la Recherche du temps perdu, les plus grands livres sont rarement les plus épais. Certains tiennent en quelques pages et concentrent, comme un elixir contient toute une jeunesse, l’essentiel de ce qu’il faut dire ou, du moins, entendre. C’est ainsi qu’une esquisse, loin d’être un début, est souvent un aboutissement. Le chef d’oeuvre inconnu de Balzac, cette nouvelle au titre génial (puisque contradictoire), convoque deux personnages réels (Porbus et Nicolas Poussin) et un personnage imaginaire mais authentique (Frenhofer) au service de la seule question qui vaille : comment donner à l’art le mouvement de la vie ? Comment nos petites forces peuvent-elles servir un dessein plus grand qu’elles-mêmes ? A la lecture : Georges Claisse A la réalisation : François Caunac descartes• Crédits : Radio France

Comment la servitude peut-elle être volontaire ?

Description :
Comment la liberté peut-elle se nier elle-même ? Autant vouloir ne plus vouloir, ou réclamer librement de porter des chaines aux pieds... Pourtant, c’est comme ça que ça marche : telle est l’étrange et imparable leçon du discours de la servitude volontaire. À LIRE AUSSILe Gai savoirDiscours de la servitude volontaire - La BoétieTexte bref, parfaitement construit, scintillant, paradoxal et beaucoup plus conservateur qu’on n’a voulu le penser, le Discours de la servitude volontaire d’Etienne de la Boétie est un mode d’emploi pour ne pas être dupe du pouvoir, car ce n’est pas en luttant contre la tyrannie qu’on parvient à l’abattre, mais en comprenant ses mécanismes qu’on parvient à ne pas la subir, ni la désirer.  A la lecture pour La Boétie : Louis Garrel A la réalisation : François Caunac

L’amitié / Les Essais Livre 1, Chap. 28 / Montaigne

Description :
Michel de Montaigne• Crédits : Dumonstier - Radio FranceQu’est-ce qu’un livre ? Une lettre ouverte à l’inconnu, ou au défunt, qui ne le lira jamais. Ainsi vont les Essais de Montaigne, ce dialogue à une voix du merveilleux avec celui qui, pour cinq ans seulement, fut le meilleur des amis : Etienne de la Boétie. Il fallait un tombeau à la mesure de cet homme. C’est le chapitre 28 du livre I des Essais. Un chapitre magnifique, évidemment. Une réflexion incarnée sur le lien d’amitié, cet amour sans amour-propre. Une façon, aussi, pour Michel de Montaigne, de réactiver une vertu qui n’avait plus de cité depuis la victoire du christianisme et l’élection de l’amour comme unique modalité du rapport aux autres. L’amitié : une vertu sélective. Un amour débarrassé de la jalousie comme de l’universel... A la lecture pour Montaigne : Guillaume Gallienne A la lecture pour La Boétie : Louis Garrel A la réalisation : François Caunac

Moins on se connaît, mieux on se porte

Description :
Clément RossetConnais-toi toi-même ! Γνῶθι σαυτόν, Nosce te ipsum ... L’étonnante postérité du plus ancien des trois préceptes gravés sur le fronton du temple de Delphes, tient peut-être aux malentendus qui s’attachent à cette formule. Connais-toi toi-même ne veut pas dire : sache qui tu es. Mais plutôt : sache quelle est ta place en ce monde. Qui suis-je ? difficile à dire. Où suis-je ? Là est la question. A tous ceux dont la psychanalyse dégénère en complaisance parce qu’ils sont sous le charme de leur propre reflet, Clément Rosset rappelle, dans un petit livre génial intitulé « Loin de moi » que La connaissance de soi est à la fois inutile et inappétissante. Qui souvent s’examine n’avance guère dans la connaissance de lui-même. Et moins on se connaît, mieux on se porte. A la lecture : Raphaël + Paola et Georges Claisse A la réalisation : François Caunac

Où est la beauté ?

Description :
Emmanuel KantEmission en partenariat avec Philosophie Magazine Personne ne sait ce qu’est le Beau. Chacun sait ou pressent ce qui est beau. Là est le paradoxe. La beauté est universelle, mais elle n’est pas conceptuelle. La beauté est universelle, mais elle n’est pas exacte, elle est universelle, d’une universalité qui relève de l’évidence sans relever de la vérité. La Critique de la faculté de juger est un texte très laid qui, par endroits, se met soudain à dire des choses très belles, et d’autant plus belles qu’elles portent sur la beauté elle-même. Il faut lire et relire les petits passages de Kant qu’on va vous présenter ici. Vous y trouverez entre autres formulé, décrit, le détail d’une expérience que vous avez tous déjà faite. A la lecture : Georges Claisse A la réalisation : Luc-Jean Reynaud

Socrate par lui-même

Description :
Platon• Crédits : Radio FranceSi je vous dis qu’il faut penser contre soi-même, que l’homme n’est pas la mesure de toute chose, que la science n’est pas exactement la sensation, que les philosophes ont la tête dans la étoiles et que celui qui trop embrasse mal étreint, peut-être serez-vous d’accord avec moi, mais savez-vous que c’est Platon qui le dit ? Le Théétète, ce dialogue ardu, technique, difficile et néanmoins chaleureux, fraternel, magnifiquement soucieux de l’autre et attaché à lui tenir la main sans jamais penser à sa place... est un monument de notre culture occidentale puisque tout homme ne cesse, à la seconde où il s’interroge sur la validité de ses opinions et la réalité de ses sensations, d’en activer, à son insu, les paradoxes... A la réalisation : Luc-Jean Reynaud A la lecture : Raphaël et Paola

L'éthique de Nietzsche (2)

Description :
NietzscheIl y a ceux qui résument par le haut toute la diversité du monde. On les appelle des métaphysiciens. Il y a ceux qui s’enfoncent dans le divers, en quête des excréments qui sont l’humus de la morale. On les appelle des généalogistes. Métaphysique ou généalogie ? c’est le grand partage de la pensée. La philosophie doit-elle tomber jusqu’aux cimes de la vérité, ou bien s’élever jusqu’aux bas fonds de nos mauvaises pensées ? Faut-il surmonter les apparences au profit de la vérité, ou bien examiner la source fétide où nos idées s’abreuvent ? Faut-il dénoncer l’égoïsme au nom du Bien, ou bien démonter le Bien en démontrant l’égoïsme qui lui donne le jour ? Faut-il loucher vers l’au-delà, ou bien regarder au loin, en soi-même ? A la lecture : Julie-Marie Parmentier A la réalisation : François Caunac

L'éthique de Nietzsche (1)

Description :
NietzscheOn a perdu nos valeurs ! gémissent nos contemporains, comme s’ils avaient perdu leur portefeuille. Désormais, c’est la loi de la jungle, affirment-ils, comme si, livré à lui-même, sans le garde-fou des principes et la tutelle de la morale, l’homme n’était plus qu’un animal. Mais quelle était donc la valeur de ces valeurs ? Telle est, entre autres, la question que pose Nietzsche dans la Généalogie de la morale. Comment évaluer nos valeurs ? autrement dit, à quelles passions, à quelles pulsions correspondent nos « vérités » ? En-deçà de l’impérissable fermente tantôt la mauvaise foi, tantôt l’irrépressible expansion d’un désir infatigable. La vérité n’est qu’une blague, dont Nietzsche a choisi, pour notre salut, de raconter l’histoire... A la lecture : Julie-Marie Parmentier A la réalisation : François Caunac

La Lettre à Ménécée - Epicure

Description :
Portrait d'Epicure - Bristish Museum (1843)Emission en partenariat avec Philosophie Magazine qui consacre un dossier spécial à Epicure dans son numéro de janvier, en kiosque du 23 janvier au 20 février 2014. Il est de ces temps, dit Jean Salem, où la liberté a déserté jusqu’aux rêves des hommes, où seul un luxe dispendieux distrait les riches de leur ennui et dissimule le dénuement du plus grand nombre, où l’artiste complique et surcharge son oeuvre, travaillant à sa grâce plus qu’à sa beauté. Le temps auquel vécut Epicure est précisément de ceux-là. La dislocation, au Quatrième siècle, des conquêtes d’Alexandre-le Grand, les lambeaux d’un empire immense que se disputent ses anciens lieutenants, le cadavre de l’empereur lui-même outragé... tout cela renseigne sur l’impasse à laquelle nous conduisent des désirs illimités, et sur la nécessité, quand la cité cesse d’être l’état, de s’affranchir des mouches de la place publique pour, entre amis, cultiver son jardin. A la lecture : Raphaël Enthoven et Paola Raiman A la réalisation : Luc-Jean Reynaud

Moby Dick - Melville (Rediffusion du 07.04.2013)

Description :
Herman MelvilleMoby Dick n’est pas une baleine, ou pas seulement. Moby Dick est un diable blanc, un cétacé titanesque, un trou blanc, une montagne de neige au milieu de l’océan, le fossoyeur des morts sans sépulture et l’illusion d’un rivage au sein même de la mer. C’est un fantôme que les marins pourchassent. C’est le « précipice » dont parle Pascal, au-devant duquel nous courons « après que nous avons mis quelque chose devant nous pour nous empêcher de le voir ». Il n’y a guère que la remontée du Mékong dans Apocalypse Now qu’on puisse comparer à une telle descente aux enfers. Moby Dick, c’est mieux que la Bible. A la lecture : Georges Claisse A la réalisation : François Caunac

L’œil et l’esprit / Merleau-Ponty 2

Description :
Maurice Merleau-PontyComment sentir le monde, comment retrouver le réel, en passant par moi ? Comment sortir d’un savoir de surface au profit d’une immersion dans les choses ? Comment habiter le monde que nous sommes toujours tentés de surplomber ? Comment penser comme on respire, au lieu de respirer comme on pense ? L’oeil et l’esprit, ce testament qui s’ignore, lentement rédigé en quelques semaines par un homme qui mourrait quelques mois plus tard, est la plus belle, sinon l’une des seules, tentative de penser en peinture, de toucher du doigt la profondeur, la couleur, l’empiètement, la naissance continuée, la courbure des pommes et l’odeur des cyprès. A la lecture : Jean-Louis Jacopin Réalisation : Luc-Jean Reynaud

L’œil et l’esprit / Merleau-Ponty 1

Description :
Maurice Merleau-Ponty« Vivre, c’est faire bref, déclare Frédéric Schiffter, et un essai sur ce point doit imiter la vie. » L’Oeil et l’esprit de Maurice Merleau-Ponty est, en ce sens, un prodige de concision. 80 pages, terriblement simples, où le philosophe ne tente pas de résumer sa pensée, mais de la reprendre, d’en retrouver l’élan, l’émergence, la source vive. 80 pages de vingt lignes chacune pour ouvrir le monde à la pensée et la pensée au monde qu’elle donne à sentir et qu’elle protège de sa pulpe frémissante. 80 pages qui sont à la phénoménologie de la perception, ce pavé, ce qu’un aphorisme est à un chapitre entier : la même chose, en plus simple, c’est-à-dire en plus difficile. 80 pages, comme un testament qui s’ignore et se déguise en nouveau début. A la lecture : Jean-Louis Jacopin Réalisation : Luc-Jean Reynaud

Délicatesse et paranoïa

Description :
David HumeC’est la suite aujourd’hui d’une émission sur les Essais esthétiques de David Hume dans le Gai savoir. Hume est un drôle de sceptique, qui non seulement ne renonce pas à l’idée d’universel, mais qui surtout pour y parvenir, choisit d’emprunter le chemin paradoxal de l’impression singulière. Comment en s’en tenant à soi, accéder à l’universel ? Comment s’y prendre donc, comment faire pour dépasser nos sensations, tout un chacun est susceptible de dire à la fois « chacun ses goûts » et dans le même temps, que tout ne se vaut pas. Comment rendre raison de cela ? Ce passage du singulier à l’universel repose chez Hume sur la question de la délicatesse, c'est-à-dire, une forme de novicia perpétuelle qui situe la candeur au principe de la connaissance. A la lecture : Georges Claisse A la réalisation : François Caunac

Comment s'entendre pour être en désaccord ?

Description :
David HumeChacun ses goûts, n’est-ce pas ? et pourtant, tous les goûts ne se valent pas... Comment se fait-il que tout un chacun souscrive spontanément à ces deux évidences pourtant contradictoires ? Comment affirmer que des goûts et des couleurs, on ne discute pas, sans pour autant consentir à ce que toutes les opinions se valent ? C’est le problème du jour. Et c’est le problème que pose (et se pose) David Hume dans un essai sur la norme du goût. Un texte bref, incisif, limpide, paradoxal et redoutablement intelligent. L’oeuvre d’un philosophe adorable, élégant, dont le scepticisme n’entame ni le bon sens ni la capacité de jugement, et dont le désir d’universalité n’affecte ni le goût du détail, ni l’art infiniment subtil de la délicatesse qui, seule, permet de séparer le bon grain de l’ivraie. A la lecture : Georges Claisse A la réalisation : François Caunac

Lucrèce : de quoi le clinamen est-il le nom ?

Description :
LucrèceIl y a ceux qui se demandent pourquoi on est là, et ceux qui expliquent de quoi nous sommes faits. Il y a ceux qui ont peur de l’obscurité même en plein jour, et ceux qui répandent la lumière du savoir sur les blancs et les trous noirs. Il y a le commun des mortels, c’est-à-dire le plus fou des hommes, et il y a Lucrèce, le plus doué, qui enseigne l’art de ne pas trembler. Le poème de Lucrèce, de La Nature des choses, n’est pas seulement, comme le prétend modestement son auteur, une manière de recouvrir du miel de la poésie l’absinthe de la vérité. La poésie de Lucrèce n’est pas uniquement l’ornement qui rend la vérité moins douloureuse et son indifférence plus digeste. Lucrèce est poète parce qu’il écoute le silence, l’absence de paroles, et qu’il sait le faire chanter. A la lecture : Georges Claisse A la réalisation : François Caunac

Pourquoi faire simple ?

Description :
Henri BergsonPourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ? Parce que c’est plus facile. Comme il est plus facile de fuir le bonheur que d’être heureux. Un genre de vie simple est chose difficile : il y faut beaucoup plus de réflexion et d’inventivité que n’en ont les gens même très intelligents. Ce paradoxe de la simplicité est, au fond, l’unique propos de Bergson dans le texte extraordinaire que nous allons lire aujourd’hui, ensemble, qu’on trouve dans la Pensée et le mouvant et qui s’intitule « L’intuition philosophique. » Un texte qui, quand on l’a lu, ne change pas la vie mais jette une ombre et comme un doute sur tous les moments où elle donne le sentiment de se compliquer à l’extrême... A la lecture : Georges ClaisseA la réalisation : Luc-Jean Reynaud

Lettres à un jeune poète - Rainer Maria Rilke

Description :
Rainer Maria RilkeCeux qui opposent, de l’extérieur, face-à-face, littérature et philosophie oublient que la même angoisse les confond et qu’entre une narration dont la célérité donne à penser et une réflexion dont la grâce donne à jouir, la frontière est infiniment floue et constamment mobile... Les Lettres à un jeune poète qu’un bon hasard valut à Rilke d’écrire entre février 1903 et décembre 1908 sont, à cet égard, un monument de philosophie, et c’est de cette manière, sans tirer le poète par les cheveux, que nous les lirons aujourd’hui, en cheminant d’un conseil à l’autre, en repérant l’intransigeance derrière les recommandations et la métaphysique sous l’éloge de la solitude. A la lecture : Georges Claisse Réalisation : Luc-Jean Reynaud On peut entendre dans l'émission : -"Danza 13 - Della Solitudine" - Ezio Bosso / Quartetto d'Archi Di Torino -Miles Davis- BO Ascenseur pour l'échafaud -Henry Purcell - O solitude - interprété par Alfred Deller

Platon : l'attelage céleste et l'âme en trois temps

Description :
Platon• Crédits : Radio FranceEmission en direct et en public du Salon du Livre de Radio France Il y a deux façons pour la philosophie de culminer en littérature : la première vient du sentiment qu’à force de traquer le singulier et de tourner autour d’un point aveugle, la philosophie finit par répudier le concept au profit d’une langue si pure qu’elle parvient à dire le silence autrement qu’en se taisant, la métaphore est ici le fin mot de la métaphysique. La seconde est tout simplement pédagogique et remonte à l’époque où la philosophie n’avait pas tout à fait accompli le deuil de la vérité : la poésie, c’est-à-dire le mythe, est ici l’ancillaire du savoir, le lieutenant de la connaissance, une méthode pour raconter ce qu’il est parfois difficile, sinon fastidieux, d’expliquer. Tel est le rôle du mythe platonicien, auquel nous consacrons aujourd’hui une première émission. A la lecture : Julie-Marie Parmentier A la réalisation : François Caunac

Matière - Manière (III, 8) / Montaigne - Partie 2

Description :
Michel de Montaigne• Crédits : Dumonstier - Radio FrancePartie 2 C’est de Montaigne que nous vous parlerons, encore et toujours dans le Gai Savoir, en ce joli dimanche glacial. De Montaigne et, plus particulièrement, du chapitre 8 du troisième livre des Essais, « de l’art de conférer » ou « de l’art de la conversation » où l’on trouve, outre des perles d’humour et d’intelligence, le détail de la différence fondamentale entre « matière et manière ». Une différence essentielle, fondatrice, utile à toute époque et en chacune des circonstances où la contenu d’un discours voudrait le dédouaner de ses intentions véritables. Mais il y a plus, et mieux encore, dans ce texte limpide et méandreux : de l’humour en bataille, des considérations terribles sur la bêtise érudite et l’aveu, de la part de l’homme le plus savant de son temps, qu’il ne passe jamais lui-même plus d’une heure sur le même livre. A la lecture : Julie-Marie Parmentier Réalisation : Luc-Jean Reynaud

Matière - Manière (III, 8) / Montaigne - Partie 1

Description :
Michel de Montaigne• Crédits : Dumonstier - Radio FrancePartie 1 Certains chapitres des Essais de Montaigne ont la particularité d’être très longs, apparemment désinvoltes et pourtant impitoyables avec l’objet d’étude qu’ils se donnent. C’est le cas du merveilleux texte que Montaigne consacre à l’art de la conversation, le chapitre 8 du troisième livre des Essais. Car la conversation est un art, que tous pratiquent mais que peu d’entre nous maîtrisent. Un art de l’humilité, de l’attention à l’autre et de la pensée contre soi-même. Un art de la manière , enfin, que Montaigne oppose à la matière dans un éloge non pas de la surface contre la profondeur, mais de l’intelligence contre le sentiment de savoir. C’est dire qu’on trouve dans ces pages extraordinaires, à l’occasion d’une discussion sur la discussion elle-même, à peu près tout mais jamais n’importe quoi A la lecture : Julie-Marie Parmentier Réalisation : Luc-Jean Reynaud

Hamlet - Shakespeare

Description :
Gérard Desarthe / Hamlet - Patrice Chéreau (1989)Tout comme Vladimir Jankélévitch se demandait parfois s’il aimait la musique ou la piano, tout comme on peut se demander si nous aimons le football ou le Brésil, si c’est le cinéma que nous aimons, ou bien Orson Welles, la question se pose, à chaque relecture, de savoir si c’est le théâtre qu’on aime, ou bien Hamlet. Car Hamlet est la plus belle, sinon la seule pièce de théâtre. Une pièce qui les contient toutes, à la manière dont une fraction du monde est un miroir vivant de l’univers tout entier. Qui peut rivaliser ici ? Personne. Il n’y a guère que le Misanthrope qui arrive au talon d’un tel monument qui est, aussi, tiens, bizarrement, la plus étonnante, des tragédies du remariage. A la lecture : un peu tout le monde A la réalisation : François Caunac

Que faire du mal ?

Description :
Plotin• Crédits : Radio FranceComment concilier le sentiment que le monde est tout entier tout ce qu’il est, que le monde ne nous dit rien, qu’il n’est pas là pour nous, qu’il n’y a pas de phénomènes moraux mais seulement, pour le pire, une interprétation morale des phénomènes, tout en admettant la présence du mal en son sein ? Les philosophes ne sont jamais si grands que lorsqu’ils se contredisent, or c’est le cas de Plotin, quand il parle de matière, dont il fait parfois un effet de miroir, et parfois une force noire... La matière est-elle l’ultime degré de la procession qui va de l’un jusqu’au monde, ou bien le premier moment du diabolique ? En d’autres termes, si le mal existe, le doit-on au Bien lui-même, ou bien le monde est-il coupé en deux ? A la lecture : Georges Claisse A la réalisation : Luc-Jean Reynaud Emission en partenariat avec Philosophie Magazine

Philosophies de Charles Baudelaire

Description :
Portrait de Charles Baudelaire• Crédits : Félix NadarEmission en direct et en public- Théâtre du Rond Point Dans le cadre du week-end Mauvais Genre de France Culture Charles Baudelaire n’est pas philosophe. Il a mieux à faire. Et mieux à dire. Ses outils sont trop précis. Plutôt la profondeur que la clarté. Ou l’ellipse que la démonstration. La poésie est à la philosophie ce que l’intuition est au concept, et la métaphore à la simple comparaison. La même chose, en plus vif. Mais enfin, il arrive, quand elle est bien lunée, que, s’oubliant elle-même, la philosophie se surprenne à puiser, dans la matière vitale d’un poème, tantôt la meilleure version de ce qu’elle pense, tantôt l’accélérateur de particules qui, soudain, lui rend l’élan perdu. Tel est Baudelaire, qui fait au philosophe le cadeau des images et d’un langage qui, pour saisir le réel, a enfilé son plus beau noir. A la lecture : Georges Claisse A la réalisation : Gilles Davidas On entend aussi dans l'émission : -L'héautontimorouménos de Jean-Louis Murat et Morgane Imbeaud -Sed non satiata de Georges Chelon

Rousseau : le progrès impossible

Description :
jean-jacques RousseauFaut-il être un mauvais coucheur pour affirmer, comme Rousseau, que l’homme qui médite est un animal dépravé, et que nos moeurs se sont corrompues à mesure que nos sciences et nos arts se sont avancés à la perfection ? En même temps, comment lui donner tort ? Le XX siècle et ses horreurs n’est-il pas la preuve qu’on aurait mieux fait de nous en tenir à l’état de nature ? Le discours sur les sciences et les arts (autrement appelé « premier discours ») est, comme souvent chez Rousseau, un texte magnifique, pertinent et antipathique. Sa critique des sciences, sa haine du luxe et son mépris de la politesse donnent envie, rien que pour l'écoeurer, de le couvrir de diamants et de lui faire mille courbettes, mais l’idée selon laquelle le progrès technique et le progrès moral ne vont pas à la même vitesse demeure la trouvaille d’un jeune homme que sa mauvaise humeur transforme en devin. A la lecture : Georges Claisse A la réalisation : François Caunac

Les intermittences du coeur - Marcel Proust

Description :
Proust• Crédits : Radio FranceA la lecture : Guillaume Gallienne A la réalisation : François Caunac « Elle était ma grand'mère et j'étais son petit-fils. Les expressions de son visage semblaient écrites dans une langue qui n'était que pour moi ; elle était tout dans ma vie... Elle ne me connaît plus, je ne la reverrai jamais. Nous n'avions pas été créés uniquement l'un pour l'autre, c'était une étrangère. » Avant l'accident fatal à son grand amour - Le narrateur d'À la recherche du temps perdu explore une première fois (dans les "intermittences du cœur"), avec la mort de sa grand-mère, les contre-allées du deuil. Les quelques pages magnifiques, hilarantes et désespérées où il explore "l'étrange contradiction de la survivance et du néant" sont l'esquisse, c'est-à-dire l'essentiel, du futur grand chagrin de sa vie. Rien n'est plus beau que ce deuil avant la lettre où la mort se fait connaître et dicte à l'écrivain naissant le goût de corriger la vie par la littérature. On peut entendre dans l'émission : -Sonate pour violon et piano de Reynaldo Hahn (1927) -Sonate pour violon et piano n°1 de Fauré (1877) -Extrait TV "Histoires sans paroles" Retrouvez "Les intermittences du coeur", Salle Gaveau le mercredi 06 novembre à 20H30, récitant Raphaël Enthoven, et au piano, Karol Beffa

Sénèque : L'art de vivre

Description :
SénèqueLa vie est courte, dit-on. Dépêchons-nous, dépêchons-nous... Mais d’aller où ? Et pour quoi faire ? Bonjour l’angoisse. Traînons des pieds, alors ? Occupons-nous de nos vêtements, de nos cheveux, du peigne et du miroir, mais à quoi bon ? En vérité, la vie est beaucoup trop courte pour qu’on se dépêche ou pour qu’on traîne des pieds. Que faire de l’intervalle qui sépare la naissance, de la mort ? La vie, enseigne Sénèque, n’a pas vraiment la longueur de nos années, mais la durée que notre sagesse lui donne. D’un vieillard que l’oubli recouvre à la seconde où on l’ensevelit, on dira qu’il est mort prématurément. D’un jeune homme que l’éternité préserve alors qu’un accident l’a fauché, on dira qu’il a bien vécu. Car l’enjeu n’est pas de vivre longtemps, mais de vivre l’instant. A la lecture : Georges Claisse A la réalisation : François Caunac On peut entendre dans l'émission : -Extrait du film Pulp Fiction , Quentin Tarantino (1994) -Extrait du film Heat , Michael Mann (1995) -Le Couronnement de Poppée , Monteverdi (1642)

Camus : l'art de la révolte

Description :
Albert Camus• Crédits : CAMUS Albert à Oran"Après avoir lu – et relu – votre Homme révolté j’ai cherché qui et quelle oeuvre de cet ordre – le plus essentiel – avait pouvoir d’approcher de vous et d’elle en ce temps ? Personne et aucune oeuvre. C’est avec un enthousiasme réfléchi que je vous dis cela. Ce n’est certes pas dans le carré blanc d’une lettre que le volume, les lignes et l’extraordinaire profonde surface de votre livre peuvent être résumés et proposés à autrui. D’abord j’ai admiré à quelle hauteur familière (qui ne vous met pas hors d’atteinte, et en vous faisant solidaire, vous expose à tous les coups) vous vous êtes placé pour dévider votre fil de foudre et de bon sens. Quel généreux courage ! quelle puissante et irréfutable intelligence tout au long ! (Ah ! cher Albert, cette lecture m’a rajeuni, rafraîchi, raffermi, étendu. Merci.) Votre livre marque l’entrée dans le combat, dans le grand combat intérieur et externe aussi des vrais, des seuls arguments – actions valables pour le bienfait de l’homme, de sa conservation en risque et en mouvement. Vous n’êtes jamais naïf, vous pesez avec un scrupule. Cette montagne que vous élevez, édifiez tout à coup, refuge et arsenal à la fois,support et tremplin d’action et de pensée, nous serons nombreux, croyez-le, sans possessif exagéré, à en faire notre montagne. Nous ne dirons plus « Il faut bien vivre puisque... » mais « cela vaut la peine de vivre parce que... » Vous avez gagné la bataille principale, celle que les guerriers ne gagnent jamais. Comme c’est magnifique de s’enfoncer dans la vérité. Je vous embrasse." (René Char) A la lecture : Albert Camus A la réalisation : François Caunac On peut entendre dans l'émission : -Des archives INA - Camus -Glück - Orphée et Eurydice - Nicolai Gedda (ténor) -Extrait du film Les Frères Karamazov, Richard Brooks (1958)

Monsieur Bovary - Flaubert

Description :
Gustave FlaubertC’est la rentrée littéraire, chers auditeurs. Plus de 600 livres vous attendent. Vous avez le choix de l’embarras. En ce qui nous concerne, et pour rester à la pointe de l’actualité, c’est d’un auteur non pas récent mais toujours neuf que nous allons vous parler aujourd’hui, Gustave Flaubert, et du livre à coté duquel tous les autres sont ennuyeux : Madame Bovary. Madame Bovary et, peut-être aujourd’hui, surtout, Monsieur Bovary, car le premier chapitre de ce premier chef d’oeuvre s’ouvre non pas sur Emma, mais sur Charles - souliers forts, pantalon jaunâtre, poignets rouges –, Charles Bovary, l’homme à la casquette, le chef d’oeuvre médiocre, la preuve, par la littérature, qu’il est rare, et difficile, d’être absolument normal. A la lecture : Julie-Marie Parmentier A la réalisation : François Caunac

Les philosophes et l'avenir

Description :
Emission en public et en direct du Palais de Tokyo pour les 50 ans de France Culture De toutes les questions qui se posent sur la pratique de la philosophie, la moins intéressante est peut-être la question de savoir en quoi la philosophie nous est utile aujourd’hui ... comme si la qualité d’une pensée dépendait de son adaptation aux exigences de notre époque. Quel drôle de critère, quelle myopie, quel narcissisme... C’est pourtant, en un sens, à cette question que nous allons tenter de répondre aujourd’hui, en traquant, dans l’histoire des idées, des intuitions qui semblent décrire notre temps. Non parce que les philosophes seraient des prophètes, mais tout simplement parce que les problèmes ne changent pas. Non parce qu’ils nous parlent d’avenir, mais parce qu’en un sens, les soucis y sont toujours les mêmes. Ne vous y trompez pas : si les philosophes nous parlent de nous, ce n’est pas de la pensée magique, c’est juste la magie de la pensée. A la réalisation : François Caunac A la lecture : Julie-Marie Parmentier On entend également dans l'émission -Tristan&Isolde de Wagner -Don't Box me in de Stewart Copeland -BO de The Social Network , David Fincher (2010)

1984 - George Orwell

Description :
Depuis qu’Edward Snowden, un ancien employé de la NSA a révélé l’existence de deux programmes secrets de surveillance électronique autorisés par les gouvernements Bush et Obama visant à collecter les données et téléphonique et Internet de particuliers aux EU et en Europe, 1984 de George Orwell est redevenu un succès de librairie. A toute chose, malheur est bon, donc. Vivent les scandales qui multiplient le désir de se plonger dans un roman pour y trouver les linéaments de la modernité. A LIRE : La novlangue, de George Orwell à Donald Trump A la lecture : Georges Claisse Réalisation : François Caunac À LIRE AUSSISavoirsDe la "novlangue" au "néoparler" : la nouvelle traduction de 1984

Plotin : une terrible beauté (Rediffusion)

Description :
Plotin• Crédits : Radio FranceREDIFFUSION du Dimanche 02 décembre 2012 A la lecture : Julie-Marie Parmentier et Georges Claisse A la réalisation : François Caunac Le philosophe Plotin téta sa nourrice jusqu’à l’âge de huit ans. A l’exception de quelques frictions dorsales, il négligeait résolument de se laver ou encore de se soigner. Il souffrait aussi d’un flux de ventre qui le rendait pestilentiel et contraignait ses amis à changer de trottoir quand ils le croisaient. Quand les malheureux qui lui frictionnaient le dos moururent de la peste, il attrapa une esquinancie, qui, détruisant sa gorge, le rendit presque inaudible. Avec l’âge, le visionnaire devint quasiment aveugle, tandis que les mains et les pieds se couvraient d’ulcères purulents. Mais Porphyre raconte aussi que « quand il parlait, on voyait l’intelligence briller sur son visage et l’éclairer de sa lumière… il devenait alors vraiment beau un peu de sueur coulait sur son front et sa douceur transparaissait… » Aussi côté chanson française, Barbara , Dis, quand reviendras-tu...? et Claude François , Belles, belles, belles, sous la neige Un extrait de Quai des Brumes de Marcel Carné au début de l'émission, Cosi Fan Tutte de Mozart , et du Frank Bridge ...

D'où vient l'inégalité ?

Description :
jean-jacques RousseauIl existe, en philosophie, des ouvrages qu’on n’aime pas particulièrement, dont le propos énerve, dont le style agace, mais auxquels on revient sans cesse, comme hypnotisés par l’objet du déplaisir, comme s’il y avait un doute sur les motifs du désamour… Le "Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes" est de ce genre-là, du moins en ce qui me concerne. Je le referme toujours avec le même agacement, mais j’y reviens sans cesse avec la même curiosité. Qu'en sera-t-il pour vous ? A la lecture : Georges Claisse A la réalisation : Luc-Jean Reynaud

La Force majeure - Clément Rosset

Description :
Clément RossetIls fêtent… Ils chantent, ils rient… Où ont-ils la tête ? et où ont-ils le cœur ? La joie est un rictus égoïste, un scandale face au scandale du monde. - Arrête, malheureux… Tu te fais mal en te plaignant. Préserve-toi, un peu. - Mais sais-tu, mon salaud, combien d’enfants agonisent tandis que je t’insulte ? Si oui, tu es un monstre, sinon tu n’es qu’un fou. Les livres qui tiennent en quelques pages ne sont pas les plus mauvais. Car on peut tout dire en quelques pages. « La force majeure » est une grenade minuscule mais dont la densité compense le volume. Chaque phrase de ce livre est une perle. Chaque page contient une idée neuve. Il fallait un philosophe qui sût parler de la joie sans être ennuyeux. Ce philosophe s’appelle Clément Rosset. A la réalisation : Somany Na

Mythologies - Barthes

Description :
Roland BarthesQu’elles parlent de la DS, des studios Harcourt, de Minou Drouet, du Tour de France ou du bifteck-frites, les Mythologies de Roland Barthesne sont pas un catalogue des objets du passé mais un dictionnaire des images reçues , dont le sens et l’intention comptent moins que la signification . Ou dont le prix compte moins que la valeur. Nées de l’intolérance aux effets de pouvoir que recouvrent les évidences, les Mythologies dynamitent, de l’intérieur, le système marchand, avec cent fois plus d’efficacité que La société du spectacle de Guy Debord. Mieux vaut décrypter ce qui semble aller de soi que dénoncer tout ce qui ne va pas. Mieux vaut interpréter le monde que le transformer. A la réalisation : Somany Na

Zadig – Voltaire

Description :
Petites causes, grands effets. C’est le thème du jour. A l’époque où il rédige Zadig, le gentilhomme Voltaire est plein d’amertume. Son bonheur est lointain et son couple bat de l’aile. Il n’en faut pas davantage à un grand écrivain pour qu’il en fasse une parabole où il dénonce les juges, les courtisans, les femmes infidèles, les hommes imbéciles et les prêtres fanatiques... Faut-il se résigner aux desseins de la Providence sans chercher à les comprendre ? Pourquoi vaut-il mieux hasarder de sauver un coupable que d’emprisonner un innocent ? N’y a-t-il point de mal dont il ne naisse un bien ? Bienvenue à Babylone... A la lecture : Julie-Marie Parmentier  A la réalisation : François Caunac

Homophobie : Généalogie d'une haine ordinaire

Description :
Les délires de Gobineau sur l’inégalité des races n’ont pas résisté à l’arrivée du XX siècle et le constat qu’il n’y a pas de race, mais les considérations oiseuses sur l’homosexualité comme un vice sont plus difficiles à abattre, à quoi tient cette résistance de la connerie ? Il faut prendre au sérieux les arguments des homophobes. Il faut entendre et écouter les sophismes d’une haine qui se donne tantôt la science, tantôt le bon sens, pour alibi. Il faut plonger dans le marais de ces discours pestilentiels et parfumés pour en extraire la substantifique boue. Car combattre les choses n’est pas les comprendre, mais comprendre les choses, c’est les combattre. A la lecture : Julie-Marie Parmentier A la réalisation : François Caunac

Le Mensonge : la querelle Kant / Constant

Description :
Emmanuel KantBenjamin ConstantA la lecture : Julie-Marie Parmentier A la réalisation : Philippe Baudouin Emmanuel Kant dit qu’il ne faut jamais mentir... Quoi qu’il arrive. Que « c’est le devoir formel de l’homme envers chacun... » Mais imaginez que vous hébergiez une famille juive, pendant la guerre, dans la grange de votre maison... Arrive la milice (ou la gestapo) qui vous demande si c’est le cas. Que répondez-vous ? Playlist de l'émission Cyril Morin - "Le clan" (BO de Mafiosa) Cyril Morin - "Ma part d'ombre" (BO de Mafiosa) Cyril Morin - "Maria" (BO de Mafiosa) Billie Holiday - "It's a sin to tell a lie" Pastor Lopez - "Mentirosa" (Café de Calaveras edit)

Vivre et laisser mourir

Description :
LucrèceFaire de la philosophie, c’est regarder en face ce qu’ordinairement nous nous attachons à ne pas voir. Or de quoi s’agit-il en premier lieu ? De la mort. Qui s’aventure à parler de la mort ne peut que déplaire. A moins, comme le fait Lucrèce, d’écrire en vers, d’enrober de miel l’absinthe de son propos, de créer un régal de lecture avec un propos en lui-même insoutenable. C’est le paradoxe (et la grandeur de Lucrèce) : comme pour Carmen, l’opéra qui met en joie en disant des choses affreuses, la matière de son texte est aux antipodes de la manière de son texte. Son enseignement est un supplice, sa lecture est un délice. Sa lucidité est insupportable, son talent est enchanteur. Pas moyen, pour faire semblant de ne pas comprendre, de se réfugier derrière un jargon. Ici, tout est clair. A la lecture : Julie-Marie Parmentier A la réalisation : Philippe Baudouin Tyler Bates - "The agoge" (BO de 300) Schubert - "Schwanengesang D 957 : Ständchen" (interprété par Antonio Pappano) Extrait du film "Kill Bill 2" Ennio Morricone - "L'arena" Extrait du film "Buried" Hanto Beat - "Schubert sample beat #28" Ella Fitzgerald & Louis Armstrong - "They can't take that away from me"

Le Marquis de Sade - Deuxième partie

Description :
Marquis de Sade• Crédits : Charles Amédée-Philippe Van LooA la réalisation : Philippe Baudouin A la lecture : Valérie Lang Suite et fin, ce dimanche, de deux émissions sur la philosophie du Marquis de Sade. Il serait plus juste de dire « les philosophies » du Marquis de Sade, tant cet homme était simultanément révolutionnaire et conservateur, égoïste et généreux, répugnant et sublime, amoral et moralisant, féministe et misogyne, détestable et délicieux. En tout cas, Sade mérite qu’on le lise et qu’on le contredise. Sade, c’est l’ombre des lumières, la face cachée du soleil, le prix à payer pour la destruction de nos illusions. Vous avez voulu la liberté, le droit, la morale et le progrès ? eh bien, voici la dot de tous ces gendres idéaux : soyez les bienvenus en enfer, là où triomphe le plus fort, où Dieu agonise, où les enfants sont massacrés... Bienvenue dans le monde réel. Playlist de l'émission : - John Murphy - "Dead in the Water"- Michel Berger - "Egotrip"- Extrait de "L'Empire contre-attaque" (VO)- Générique du dessin-animé "Bisounours" - Naked City - "Bonehead" (BOF "Funny Games")- DJ Qbert - "Aphrodisiskratch"- Extrait du film "Marquis" (réal. Henri Xhonneux / 1989)- Chopin - Etude n°3 en Mi Maj op 10 n°3 (Tristesse)- Luigee Trademarq et Charlie O - "Pétassine"- John Murphy - "Looking for Krug"- Deftones - "Change"- Jeff Buckley - "Hallelujah"

Le Marquis de Sade - Première Partie

Description :
Marquis de Sade• Crédits : Charles Amédée-Philippe Van LooA la lecture : Valérie Lang A la réalisation : Philippe Baudouin Rien n’est pire que de lire le Marquis de Sade d’une seule main parce que de l’autre on prend des notes, rien n’est pire que la masturbation intellectuelle sur les oeuvres du divin Marquis, mais que voulez-vous ? Le CSA veille et nous contraint à cet onanisme-là. Heureusement, c’est une autre façon, non moins efficace, de prendre du plaisir. Dans les deux émissions qui vont suivre, vous allez entendre des tas de choses épouvantables et rigoureuses, des sophismes qui justifient la violence aux considérations sur l’injustice nécessaire, en passant par l’impiété la plus violente et le féminisme le plus radicalement misogyne, mais c’est promis : pas de sexe ! Les amoureux des orgies sadiennes n’ont qu’à se reporter à ses oeuvres complètes. Playlist de l'émission...- John Murphy - "Underground" - Peder - "Void" - Lovage - "Sex (I'm)" - Peder - "Botan" - John Murphy - "Killing Paige" - Sporto Kantes - "Lee"

Jacques le Fataliste – Diderot

Description :
Denis Diderot• Crédits : Louis-Michel Van Loo - Radio FranceA la lecture : Georges Claisse A la réalisation : François Caunac A quoi bon agir, si tout est prévu à l’avance ? Suffit-il, pour être libres, de croire que nous le sommes ? Comment se fait-il qu’un fataliste ne manque pas de prudence ? Pourquoi faire attention à soi quand on tient pour acquis que, quoi qu’on fasse, tout est écrit ? Comment Diderot parvient-il à faire d’un dialogue sans cesse interrompu entre un maître et son valet le livre de chevet des ennemis de la providence ? Comment un matérialiste comme lui parvient-il à ménager la possibilité de la liberté ? Quelle est la valeur d’un discours que la réalité dément en permanence mais qu’on ne parvient jamais à contredire ? Soyez les bienvenus dans ce drôle d’anti-roman.

Candide - Voltaire

Description :
VoltaireA la lecture : Georges Claisse A la réalisation : François Caunac Comment récuser un dogme ? Comment contredire une théorie qui ne s’expose jamais à la possibilité de sa réfutation ? Comment donner tort à celui qui choisit de n’être jamais pris en défaut ? Tel est le sens de la querelle à distance que Voltaire fait à Leibniz et dans laquelle, faute d’invalider ses principes, il parvient au moins à les tourner en dérision. De toutes les bagatelles (le mot est de lui) que Voltaire a écrites, Candide est peut-être la plus sulfureuse et la plus amusante. On trouve de tout dans ce conte fantastique : du sexe, du meurtre, de la guerre, de l’ennui, de l’esclavage, de la zoophilie, de l’amour (parfois), de l’humour (partout), du viol, de la vengeance, du hasard, de l’intégrisme et de la tolérance, bref : de la philosophie.

Pensées - Pascal

Description :
Blaise PascalNous naissons par hasard dans un monde qui s’en fiche, où nous finirons par mourir sans savoir pourquoi nous y sommes nés. Comment gérer cette affaire-là ? car c’est gênant tout de même. Faut-il être sérieux ou frivole, cigale ou fourmi ? Faut-il penser à la mort ou bien en écarter l’idée ? Honnêtement, les deux se défendent. A la lecture : Claire-Anne Menaucourt A la réalisation : François Caunac

Les Mots - Sartre

Description :
Sartre au bac 2009 ?A la lecture : Michel Bouquet A la réalisation : François Caunac « Cette inquiétude soudaine, ce doute, ce mouvement des yeux et du cou, comment les interprèterait-on en 2013 quand on aurait les deux clefs qui devaient m’ouvrir , l’oeuvre et le trépas ? » Nous sommes en 2013, et rien ne serait moins sartrien que de répondre à la question que posait le Philosophe en écrivant Les Mots. Car on entre dans un mort comme dans un moulin. Les morts ne savent pas se défendre et opposent à nos scalpels la muraille dérisoire d’une montagne de mots. Sartre est mort. L’être a rattrapé le néant. Le destin a mangé l’existence. Sartre est un totem, une statue, pire : un sujet de dissertations... Jean-Paul Sartre ? Affaire classée.

Moby Dick de Melville, le fossoyeur des morts sans sépulture

Description :
Moby Dick n’est pas une baleine, ou pas seulement. Moby Dick est un diable blanc, un cétacé titanesque, un trou blanc, une montagne de neige au milieu de l’océan, le fossoyeur des morts sans sépulture et l’illusion d’un rivage au sein même de la mer. C’est un fantôme que les marins pourchassent. C’est le « précipice » dont parle Pascal, au-devant duquel nous courons « après que nous avons mis quelque chose devant nous pour nous empêcher de le voir  ». A la lecture : Georges Claisse A la réalisation : François Caunac

Noces II - Camus

Description :
Le Gai savoir est de retour, après une pause forcée de six semaines, un trou noir d’un mois et demi, mais comme de vrais amis, nous allons faire comme si de rien n’était, et reprendre aujourd’hui la conversation à l’endroit où nous l’avions laissée, c’est-à-dire chez Camus dont les Noces sont une merveille de littérature et de philosophie mêlées. Albert Camus• Crédits : CAMUS Albert à OranLa dernière fois, nous vous parlions de Tipasa et de Djémila. Aujourd’hui, c’est d’Alger et de Florence qu’il sera question, de fruits délicieux, d’un vent qui ne passe pas, de l’horreur de mourir, de la mesure et de la démesure, et de l’éternité dérisoire que fournit à peu de frais le coeur de ceux qui nous aimèrent. A la lecture : Albert Camus A la réalisation : François Caunac

Noces I – Camus

Description :
Albert Camus• Crédits : CAMUS Albert à Oran« Ici même, je sais que jamais je ne m’approcherai assez du monde. Il me faut être nu et puis plonger dans la mer, encore tout parfumé des essences de la terre, laver celles-ci dans celle-là, et nouer sur ma peau l’étreinte pour laquelle soupirent lèvres à lèvres depuis si longtemps la terre et la mer. » Noces est le plus beau texte de Camus, le plus léger, le plus dense, le plus chatoyant et le plus profond. Faut-il que cet homme ait du génie pour avoir commencé son oeuvre par un texte qui en est aussi le dernier mot ! Faut-il adorer la vie pour mêler à ce point la saveur et le savoir... Mais est-ce en nous le sage ou l’adolescent qui aime tant ces textes et leurs sanglots de soleil ? C’est indécidable, et quelle importance ? A la réalisation : François Caunac A la lecture : Anne Brissier et Georges Claisse

Profession de foi du vicaire savoyard – Rousseau

Description :
jean-jacques RousseauQu’elles soient l’alibi de l’homophobie, la source des bienfaits, la raison des crimes ou l’espèce de mélasse vaguement sentimentale et œcuménique au nom de laquelle des monothéismes récusent soudain leurs différences pour se dire tous frères, toutes les religions ont toujours été mises à toutes les sauces... sauf, peut-être, la religion naturelle. C’est d’elle que nous allons parler aujourd’hui, d’elle, c’est-à-dire de vous peut-être, ou de chacun de nous, puisqu’il suffit, pour la pratiquer, d’avoir un cœur et d’entendre la voix de sa conscience. Tel est le propos de Rousseau dans La Profession de foi du vicaire savoyard , un texte hyper-religieux où l’on trouve pourtant une diatribe contre les miracles, la remise en cause du principe d’autorité et la dénonciation des dévots. A la réalisation : François Caunac A la lecture : Judith Magre

Vaut-il mieux subir l'injustice que la commettre ? (Lecture du Gorgias de Platon)

Description :
Platon• Crédits : London MuseumS’il fallait établir une liste des plus beaux dialogues de Platon, je vous dirais que le Phèdre est un chef d’œuvre, le Banquet un régal, le Ménon un joyau, le Parménide un calvaire, le Cratyle un poème, le Timée une Bible, le Théétète une prise, et le Gorgias une merveille. Une meeeerveille, comme dirait Lucien Jerphagnon, où les trois hommes les plus savants de leur temps, Gorgias, Polos et Calliclès, reçoivent une leçon magistrale d’humilité, d’ignorance, c’est-à-dire de connaissance par un Socrate au meilleur de sa forme, et où, au passage, il est démontré qu’il vaut mieux vaut subir l’injustice que la commettre, ce qu’il est toujours agréable de penser quand un coup du sort vous coûte le sommeil. A la réalisation : François Caunac A la lecture : Anne Brissier et Georges Claisse

Par-delà Bien et Mal – Nietzsche

Description :
Nietzsche« Tout penseur profond craint plus d’être compris, que d’être mal compris » disait Nietzsche. De ce point de vue, Nietzsche n’avait rien à craindre. On en a fait un anarchiste antisémiste, un furieux réactionnaire, un prélude au nazisme et un chrétien honteux. On a raillé son lyrisme, on s’est moqué de ses contradictions, alors qu’il les appelait de ses vœux et pratiquait l’incertitude comme une discipline. On en a même fait un tyran, parce qu’il voulait protéger les forts contre les faibles. En réalité, Nietzsche pense par-delà Bien et Mal. À tous ceux qui apprennent pour se rassurer, le philosophe rappelle que dans toute volonté de connaître, il entre déjà une goutte de cruauté. Aux pessimistes, il apprend que ce n’est pas le monde qui est absurde, mais la volonté de lui donner un sens. Au monocle des gens qui voient le monde en noir et blanc, il substitue l’oeil et l’oreille qui permettent de voir et d’entendre les énigmes et le mutisme écrasant des éléments du monde. A la réalisation : François Caunac A la lecture : Judith Magre

La petite phrase de Vinteuil - Proust

Description :
Proust• Crédits : Radio FranceA la réalisation : François Caunac A la lecture : Valérie Lang Pourquoi Proust fait-il de longues phrases ? Certains diront que c’est parce qu’il manquait de souffle et que l’écriture corrigeait ou vengeait la malédiction des asthmatiques. D’autres présenteront les longues phrases serpentines de la Recherche comme les circonvolutions des rapaces autour d’un objet qu’il faudrait saisir sans qu’il soit mort, dont il faudrait goûter la chair sans le tuer. D’autres, enfin, y verront l’oeuvre d’un musicien qui met en arpèges la douceur, ou la douleur, d’exister. Le fait est que, et ce n’est pas le moindre des paradoxes, la Recherche du temps perdu est hantée du début à la fin par une « petite phrase » musicale, cinq notes qui, de Swann au Narrateur, composent, rassemblent, incarnent, expriment et attisent la totalité de leurs sentiments... à quoi tient ce génie ? cette puissance inouïe ? ce privilège de la musique ? Quelle place occupe Vinteuil dans la composition de la Recherche du Temps perdu ? Comment la musique parvient-elle, mieux que le langage, à garantir l’éternité des sensations ? Pour la musique... Impromptu n°3 / Schubert -Sonate de Printemps / Beethoven -Première Gymnopédie / Satie -Fantaisie en Ré Mineur / Mozart -Première étude / Chopin -Premier nocturne / Chopin

Bergson : l'autre monde impossible.

Description :
BergsonQuand, sous le titre de la Pensée et le Mouvant , Bergson publie une série d’articles rédigés entre 1903 et 1923, c’est un homme considérable, malade, académicien, noblis, mondialement connu, recouvert de décorations, de félicitations… Un posthume en fin de vie. Un monument de son vivant. C’est l’heure des bilans et des médailles. Pourtant, loin de rédiger un testament philosophique et de prendre congé de ses lecteurs, Bergson reprend tout ses débuts, ou presque. Et loin d’offrir un résumé à ses lecteurs, leur propose le dernier beau geste d’une pensée joyeuse et mouvante dont on s’inspire mais dont ne fait jamais le tour. Jugez plutôt... A la lecture : Georges Claisse A la réalisation : Philippe Baudoin La BO de l'émission : Troublemakers - "Awake" The Chordettes - "Mr. Sandman" Extraits du film "Mr. Nobody" Die Alio - "Stil Rapture" Extrait du Sketch "Hassan Cehef" -Les Nuls Clint Mansell/Kronos Quartet - "Lux aeterna" (BO du film "Requiem for a dream") The Puppini Sisters - "Mr. Sandman"

L'ivresse : in vino realitas

Description :
Bacchanale ou les dangers de l'ivresse• Crédits : Noël Hallé - 1759 - Huile sur toileRegardez, là, il y a une fleur… s’extasie l’ivrogne, hébété par la présence sous ses yeux d’une chose singulière et unique qu’il montre de l’index tout en prenant l’entourage témoin, et bientôt partie si celui-ci se rebiffe : regardez là, il y a une fleur… Une chose toute simple, c’est-à-dire saisie comme singularité stupéfiante, comme émergence insolite dans le champ de l’existence. En quoi l’ivrognerie peut-être invoque comme une des voies d’accès possible l’expérience ontologique, au sentiment de l’être ; car l’ivrogne voit qu’il y a la rose, et qu’elle est sans pourquoi. (Clément Rosset) A la réalisation : Philippe Baudoin A la lecture : Céline Monsarrat La BO de l'émission : Peder - "Num cinema"Extrait du film "Las Vegas Parano" Troublemakers - "Shadows lights"The Doors - "Alabama song"Troublemakers - "Everyday is just an extension of yesterday"Alio Die - "Looking forwards"The Beatles - You know my nameExtrait du film "Smiley face" Black Hills - "Forest"Danger Mouse & Jemini - "Don't do drugs"

Montaigne : Comment éduquer nos enfants ?

Description :
Michel de Montaigne• Crédits : Dumonstier - Radio FranceC’est une chose bien singulière que les choses en soient arrivées à ce point, dans notre siècle, que la philosophie, ce soit, jusque chez les gens de grande intelligence, un mot vain et chimérique, qui se trouve n’être d’aucune utilité ni d’aucune valeur et dans l’opinion commune et en fait… Qui me l’a masquée de ce faux visage pâle et hideux ? Il n’est rien de plus gai, de plus allègre et peu s’en faut que je ne dise folâtre. Elle ne prêche que fête et bon temps. Une mine triste et abattue montre qu’elle n’a pas l son gite. A la lecture : Julie-Marie Parmentier et Georges Claisse A la réalisation : François Caunac

Montesquieu : Comment peut-on être persan ?

Description :
Montesquieu en bronze• Crédits : mosna-savoye - Radio FranceTout être qui se prend pour le centre du monde est d’abord le sujet d’une erreur. C’est la leçon des Lettres Persanes , chef d’oeuvre d’un homme, d’un homme trop intelligent pour ne pas être sceptique, et trop généreux pour ne pas être tolérant, où il s’agit non plus de penser par soi-même mais de penser par l’autre, et d’accueillir la différence au lieu d’en faire une anomalie. A la lecture : Anne Brissier et Georges Claisse A la réalisation : François Caunac

Descartes : Dieu et Moi

Description :
René Descartes• Crédits : Frans Hals - Radio FranceSans Dieu, l’amour s’estompe, la perfection n’est pas de ce monde et le ciel est toujours différent : chaque moment porte en lui-même le soupçon de n’être pas vraiment la suite du précédent. Quand Dieu est mort, l’homme ne vit qu’une fois, mais c’est la vie toujours recommencée, l’incertitude comme discipline et le doute comme certitude.Sans Dieu, tout est neuf tout le temps, et toute sagesse est contenue dans l’art de vivre chaque instant comme s’il était le premier. Sans Dieu, rien ne demeure mais peut-on s’en tenir là ? Descartes n’en est pas capable. D’où le propos de la troisième méditation métaphysique dont l’objet n’est pas seulement de démontrer l’existence de Dieu, mais de construire, grâce à lui, comme un viaduc reliant deux univers, la passerelle qu’emprunte l’esprit pour répandre son savoir au-delà de lui-même... "Je fermerai maintenant les yeux, je boucherai mes oreilles, je détournerai tous mes sens, j'effacerai même de ma pensée toutes les images des choses corporelles ou du moins, parce qu'à peine cela se peut-il faire, je les réputerai comme vaines et comme fausses; et ainsi m'entretenant seulement moi-même, et considérant mon intérieur, je tâcherai de me rendre peu peu plus connu et plus familier moi-même…" A la lecture : Georges Claisse et Julie-Marie Parmentier A la réalisation : François Caunac

Plotin : une terrible beauté

Description :
Plotin• Crédits : Radio FranceLe philosophe Plotin téta sa nourrice jusqu’à l’âge de huit ans. A l’exception de quelques frictions dorsales, il négligeait résolument de se laver ou encore de se soigner. Il souffrait aussi d’un flux de ventre qui le rendait pestilentiel et contraignait ses amis à changer de trottoir quand ils le croisaient. Quand les malheureux qui lui frictionnaient le dos moururent de la peste, il attrapa une esquinancie, qui, détruisant sa gorge, le rendit presque inaudible. Avec l’âge, le visionnaire devint quasiment aveugle, tandis que les mains et les pieds se couvraient d’ulcères purulents. Mais Porphyre raconte aussi que « quand il parlait, on voyait l’intelligence briller sur son visage et l’éclairer de sa lumière… il devenait alors vraiment beau un peu de sueur coulait sur son front et sa douceur transparaissait… » A la lecture : Julie-Marie Parmentier et Georges Claisse A la réalisation : François Caunac Aussi côté chanson française, Barbara , Dis, quand reviendras-tu...? et Claude François , Belles, belles, belles, sous la neige Un extrait de Quai des Brumes de Marcel Carné au début de l'émission, Cosi Fan Tutte de Mozart , et du Frank Bridge ...

La Monadologie - Leibniz

Description :
leibniz• Crédits : DR - Radio FranceLeibniz est philosophe, géologue, philologue, géographe, linguiste, sinologue, logicien, juriste, métaphysicien, généalogiste, politique, mathématicien, diplomate, bibliothécaire et un peu courtisan. Celui qui n’a pas quinze ans quand il finit par entrer à l’université attendit la fin de sa vie pour écrire son chef d’œuvre. En 1714, la montagne accouche d’un diamant appelé « Monadologie », une sorte de synthèse enchantée entre la mathématique universelle et la métaphysique de l’individu où le philosophe concentre en 21 pages et 90 propositions la totalité de son système du monde, de la monade - l’atome de substance infiniment simple dont chaque chose est faite - jusqu’au gouvernement parfait d’un Dieu architecte en qui réside notre bonheur. A la lecture : Elsa Zylberstein

Spinoza, Dieu et l'asile de l'ignorance

Description :
Baruch Spinoza• Crédits : DR - Radio FranceLe monde de Spinoza, c’est-à-dire le réel, n’a rien pour plaire. Aucun principe ne le régit, aucune morale ne le transcende, aucune providence ne l’ordonne. C’est un monde insensé, où le crime paie parfois et où la vertu n’a pas d’autre récompense qu’elle-même. Un monde absurde, enfin, que gouvernent des lois aveugles, et dont la mathématique dissout tous les mystères, mais pas l’énigme. C’est également un monde où chaque élément porte avec lui, comme un secret, l’ensemble des causes qui l’ont fait advenir, et où chacun se trouve en un lieu quelconque, égaré dans une substance qui le constitue tout entier. Pour avoir décrit cet univers dont l’homme n’est plus le centre, et que Spinoza dépouille de tout ce que, par faiblesse, nous avons la crédulité d’y voir, le philosophe prendra tous les coups, de l’insulte au poignard. A la réalisation : Philippe Baudoin Extraits du film "Le Choc des Titans" Jean-Pierre Ferland - God is an american Renaud - Pourquoi d'abord Extrait du film "Magnolia" Johnny Cash - God is gonna cut you down

Les Maximes – La Rochefoucauld // Partenariat Philosophie Magazine

Description :
François de La Rochefoucauld• Crédits : Théodore Chassériau (1836)Quoi de meilleur pour le moral qu’une destruction de la morale ? Quoi de plus réconfortant que ces livres qui, miraculeusement adaptés à chaque moment de la vie, offrent à l’homme heureux le monde comme il est, et au mélancolique un écho de son chagrin ? Quoi de plus jubilatoire que d’arpenter les Maximes de La Rochefoucauld et d’y découvrir, sans s’y attendre et quel qu’il soit, l’état présent de son esprit ? A la lecture : Elsa Zylberstein

La Nausée - Sartre

Description :
Sartre mobiliséLa Nausée raconte l’histoire d’Antoine Roquentin, historien célibataire de trente-cinq ans, que le non-sens saisit la gorge : le Monde tout nu (…) se montrait tout d’un coup, et j’étouffais de colère contre ce gros être absurde. C’est le journal de bord d’une épave sans mémoire qui l’univers apparaît soudain dans son effrayante et obscène nudité, ou débarrassé des illusions que les hommes y répandent pour vivre moins mal. son cœur défendant, Roquentin voit la nature avant les hommes, donc le monde sans Dieu. A la lecture : Anne Brissier On entend également : Peder - Ache Victoire Scott - Quatrième Dimension Paul James Franz - I want to sit where Sartre sat Sophie Tucker - Some of these days Sun city girls - Wild world of animals

Quelque part dans l’inachevé – Jankélévitch

Description :
Vladimir Jankélévitch• Crédits : Radio FranceVladimir Jankélévitch était mort depuis vingt ans quand je l’ai rencontré. Je n’ai pas connu le jeune homme dont les vieux élèves parlent comme d’un professeur adoptif, mais sa mort n’est qu’un souci intermittent venu, de temps en temps, interrompre la conversation une voix que je reprends quand bon lui semble. A la lecture : Julie-Marie Parmentier A la réalisation : Philippe Baudoin Pour la BO de l'émission : -Tchaikovsky - The Sleeping Beauty Ballet Act -III - "The Wedding" -Massive Attack - Sam -Charles Aznavour - Tu t'laisses aller -Noblesse Oblige - Caligula -Shawn Lee's Ping Pong Orchestra - Gymnopedie No. 1

L'Etranger - Camus

Description :
Albert Camus• Crédits : CAMUS Albert à OranLes plus grands livres ne sont pas les plus épais. L’Etranger d’Albert Camus, ce chef d’œuvre concis, raconte la méchanceté du quotidien, l’ambivalence du soleil, la tendre indifférence du monde et la folie des hommes sacrifiant l’étal de leurs certitudes celui qui, parce qu’il ne sait pas mentir ni pleurer, ne leur ressemble pas. A la lecture : Georges Claisse / Albert Camus A la réalisation : Philippe Baudoin Pour la BO de l'émission : -Roger Molls - Lost Angels -East - The Sun (BO du film "13 Tzameti") -John Murphy - In the House/in a Heartbeat (BO du film "28 jours plus tard") -The Cure - Killing an arab

Le réel et son double - Clément Rosset

Description :
Clément RossetÀ en croire Clément Rosset, les humains partagent tous le rêve d’un « double » de la réalité, un rival du réel, que les hommes s’inventent, au quotidien, pour survivre dans un monde qui se moque, à vrai dire, de ce qu’ils sont comme de ce qu’ils y font. De sorte que la condition humaine lui semble une tragi-comédie dont les protagonistes ne cessent de fuir ce qui est pourvénérer ce qui n’est pas. C’est en général au philosophe qu’on reproche de voir midi à quatorze heures, de se prendre la tête, ou de dire en plusieurslivres ce qui tient en quelques phrases or, ce que montre Clément Rosset, dans des ouvrages brefs, clairs et désopilants, c’est que tout le monde voit double, et qu’il est beaucoup plus facile de se compliquer la vie, que de regarder, simplement, ce qu’on a sous les yeux. A la lecture : Julie-Marie Parmentier

Le Neveu de Rameau - Diderot

Description :
Denis Diderot• Crédits : Louis-Michel Van Loo - Radio France« Rira bien qui rira le dernier » dit au philosophe le Neveu de Rameau, à la fin du dialogue qui porte son nom… En fait, on rit tout le temps dans ce dialogue, ce texte prodigieux qui met enscène Monsieur MOI, philosophe de son état, et Monsieur LUI, qui est tout ensemble musicien, misanthrope, digne et vénal, généreux, grande bourgeoise, petite fille, acteur, actrice, mari cocu, coquin cochon, parasite bohème etbavard, accidentellement et à regret neveu de Jean-Philippe Rameau. On ne lit pas le Neveu de Rameau, on le rit : on rit quand Rameau raconte ses mésaventures, quand il pleure la perte d’un protecteur, quand il gémit sur les infortunes de la vertu, quand il vante le vice, l’égoïsme, et célèbre l’imposture, la main sur le coeur… On rit quand LUI et MOI, semblables et contradictoires comme des reflets, discutent et se disputent et sans jamaiss’entendre, conversent et ne convergent pas, quand ils sautent du coq à l’âme, parlent d’amour, de vertu, d’identité, d’ambition comme on parlerait du temps qu’il fait, déshabillant le monde et habillant de vie la pensée… A la lecture : Georges Claisse

Les Rêveries du promeneur solitaire - Rousseau

Description :
Jean-Jacques Rousseau • Crédits : Ramsay - Radio FranceC’est quand il rase le sol que le soleil brille le mieux, c’est à la dernière minute qu’on a soif de la vie, c’est sur le quai de la gare que les amants s’aiment le plus et c’est juste avant de mourir que Rousseau écrit son meilleur livre : les rêveries du promeneur solitaire. Le crépuscule a la sagesse, la finesse des sentiments indécis. Il brille de guerre lasse et la tête haute. Le crépuscule est, à tous égards, le contraire de la nuit. Et les Rêveries du promeneur solitaire sont le rayon vert de Jean-Jacques Rousseau à qui on peut faire tous les reproches, sauf celui d’avoir raté sa sortie. A la lecture : Julie-Marie Parmentier Mais aussi, des extraits du Devin du village de Rousseau ...

Les Essais - Chapitres 19 et 20 / Livre I – Montaigne

Description :
Montaigne, que philosopher, c’est apprendre à mourir. Michel de Montaigne• Crédits : Dumonstier - Radio FranceChapitres 19 et 20 du livre I Vous aussi vous allez mourir, et ça ne me console pas. Votre mort n’est pas la mienne. Tout le monde y passe, mais personne à ma place. La mort a beau être l’affaire de tous, c’est d’abord le problème de chacun : et ce n’est pas parce que tous les hommes – en général - sont mortels, que je ne le suis pas moi-même. Qu’on ait vingt ans, qu’on soit grand-père, la mort est toujours jeune. Alors, que faire ? Penser la mort au risque de se gâcher la vie, ou bien perdre sa vie à essayer vainement d’oublier qu’elle s’achève ? En quoi est-il, aux yeux de Montaigne, préférable d’affronter la certitude de notre mort plutôt que de lui tourner le dos ? Pourquoi diable regarder en face un visage si laid ? C’est que, dit-il, « la préméditation de la mort est préméditation de la liberté celui qui a appris à mourir a désappris à servir ». A la lecture : Julie-Marie Parmentier On entend aussi, Les insomnies de Barbara, et le générique de la série Six Feet Under...

Le Banquet de Platon

Description :
Mais on peut faire des progrès en philosophie. Il suffit d’y trouver miraculeusement, dans les textes classiques, l’écho des soucis qui sont les nôtres. Rien d’humiliant à cela, au contraire. Rien de narcissique non plus. Que d’autres aient pensé, avant nous, ce qui NOUS tracasse est juste l’occasion de remplacer une erreur par un doute. Quand une telle rencontre a lieu, il arrive, je vous jure, de pleurer à la lecture d’un philosophe comme un enfant se précipite dans les bras d’un père enfin retrouvé. A la lecture : Georges Claisse

Le Gai Savoir - Nietzsche

Description :
Friedrich Nietzsche• Crédits : Radio FranceLa philosophie n’est pas une mode. La philosophie est une nécessité. Les problèmes qu’elle se pose ne sont pas les problèmes d’aujourd’hui, mais les problèmes de toujours. Ainsi Le Gai Savoir se propose, chaque dimanche d'ouvrir, sans raison, un chef d'œuvre de la pensée et d'en servir la moelle aux auditeurs de France-Culture. Conçue comme un cours, improvisée comme un dialogue, scandée par la lecture de quelques extraits de chaque texte, l’émission commence, cette semaine, par le livre qui lui donne son titre autant que sa raison d’être : Le Gai Savoir de Nietzsche, un ouvrage merveilleux qui réussit le tour de force insensé de rendre son lecteur heureux, sans jamais rien lui cacher d’un monde qui n’est pas là pour lui faire plaisir. A la lecture : Elsa Zylberstein Mais aussi, Tom Waits, Jesus' blood never failed me yet !